Wall Street termine partagée, l’attentisme domine
AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 25 octobre 2024(Photo: 123RF)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé partagée vendredi, sur un marché prudent à l’approche du scrutin présidentiel américain, en manque de nouveau catalyseur.
Le principal indice boursier canadien a clôturé en baisse pour la journée et la semaine, plombé par les secteurs de la finance et des télécommunications.
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Le contexte
«Le marché est en position d’attente», moins enclin à la prise de risque avant l’élection présidentielle, selon Karl Haeling, de LBBW. «C’est plus dû à l’incertitude qu’autre chose.»
Les deux principaux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages, au plan national mais aussi, plus important du fait du système électoral, dans plusieurs États clefs comme la Géorgie, la Pennsylvanie ou le Wisconsin.
Après avoir profité, jeudi, du reflux des taux obligataires, Wall Street les a vus remonter vendredi.
Le rendement des emprunts d’État américains ressortait à 4,23%, contre 4,21% la veille en clôture.
«Il faut garder un œil sur le déficit (public) et comment il va jouer sur les taux obligataires et la demande de bons du Trésor américains», met en avant Meghan Shue, de Wilmington Trust, «car, quel que soit le résultat du scrutin, la situation budgétaire n’a pas bonne allure.»
Les programmes du candidat républicain Donald Trump et de son adversaire démocrate Kamala Harris entraîneraient chacun une augmentation de la dette publique, selon plusieurs évaluations indépendantes.
La place new-yorkaise a aussi été privée de son autre moteur de la semaine, à savoir les résultats de société, qui se sont faits plus rares vendredi.
Les investisseurs n’ont pas non plus eu d’indicateurs de premier plan à se mettre sous la dent.
Comme souvent cette semaine, le secteur technologique était aux avant-postes, en particulier Tesla (TSLA, +3,34% à 269,19$US), toujours bien orienté après ses bons résultats de mercredi.
Toutes les capitalisations technologiques géantes ont clôturé dans le vert, notamment Alphabet (GOOGL, +1,57% à 165,27$US).
Le spécialiste de la conduite autonome Waymo, que contrôle Alphabet, est parvenu à lever 5,6G$US pour financer son développement.
La jeune pousse conserve une longueur d’avance dans le domaine de la conduite sans chauffeur et des taxis autonomes, encore loin devant Tesla, dont le modèle de robotaxi ne sera pas mis en production avant 2026.
En séance, l’espace de quelques minutes, Nvidia (NVDA, +0,80% à 141,54$US) est redevenu première capitalisation mondiale devant Apple (AAPL, +0,36% à 231,41$US), avant de rétrograder derrière le groupe à la pomme.
D’autres fleurons des semi-conducteurs comme Qualcomm (QCOM, +1,29% à 170,27$US) ou Advanced Micro Devices (AMD, +1,82% à 156,23) ont aussi brillé.
Cette embellie de la Techno a contrasté avec une certaine morosité du Dow Jones, qui a enregistré vendredi sa cinquième séance négative d’affilée, après une série de records.
Il le doit notamment à McDonald’s (MCD, -2,97% à 292,61$US), toujours affecté par une série d’infections à la bactérie Escherichia coli, liées à ses hamburgers, qui a fait un mort et 75 malades.
Mais l’enseigne de restauration rapide n’a pas été la seule à souffrir, beaucoup de valeurs de la vieille économie baissant pavillon, notamment Goldman Sachs (GS, -2,27% à 512,60$US), Dow (DOW, -2,53% à 49,70$US) ou l’assureur Travelers (TRV, -2,31% à 250,50$US).
La journée a été délicate pour la holding de prêt-à-porter Capri (CPRI, -48,89% à 21,26$US), amputée de quasiment la moitié de sa capitalisation après le blocage, annoncé jeudi, de son rachat par son concurrent Tapestry (TPR, +13,54% à 50,49%US).
Les investisseurs comptaient sur ce dernier pour aider Capri à se redresser, le groupe étant lesté par les difficultés commerciales de sa marque phare Michael Kors.
Le groupe de produits d’hygiène Colgate Palmolive (CL, -4,14% à 95,61$US) a eu beau publier des résultats supérieurs aux attentes et relever ses prévisions annuelles, il n’en a pas moins été sanctionné.
Le marché a davantage retenu la baisse des ventes en Amérique du Nord et en Amérique latine.