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Bourse: Wall Street conclut son pire semestre depuis 1970

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 30 juin 2022

Bourse: Wall Street conclut son pire semestre depuis 1970

(Photo: Getty Images)

REVUES DES MARCHÉS. La Bourse de New York a conclu en baisse jeudi son pire semestre depuis 1970, peu rassurée par l’inflation américaine qui reste élevée, encourageant la Fed à poursuivre ses hausses de taux d’intérêt.

La Bourse de Toronto a conclu son pire trimestre depuis avant le début de la pandémie.

 

Pour (re)consulter les nouvelles du marché  

 

Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a descendu de 217,28 points (-1,14%) à 18 861,36 points.

À New York, le S&P 500 a retraité de 33,45 points (-0,88%) à 3 785,38 points.

Le Nasdaq a perdu 149,16 points (-1,33%) à 11 028,74 points.

Le DOW a reculé de 253,88 points (-0,82%) à 30 775,43 points.

Le huard a avancé de 0,001 1$ US (+0,146 0%) à 0,776 8$ US.

Le pétrole a clôturé en baisse de 3,77$ US (-3,43%) à 106,01$ US.

L’or a retraité de 9,50$ US (-0,52%) à 1 808,00$ US.

Le bitcoin a lâché 1 379,99$ US (-6,82%) à 18 844,99$ US.

 

À lire aussi, le billet de blogue de Dominique Beauchamp, Derrière le chaos des marchés, le retour à la normale?

 

Le contexte

«Les efforts de la banque centrale [Fed] pour lutter contre l’inflation suscitent des craintes croissantes de récession qui ont mené Wall Street à son pire semestre depuis 1970», relevait Edward Moya, analyste pour Oanda.

Il ajoutait que «la salve de données américaines», notamment l’inflation et les dépenses des ménages publiées jeudi, «a fait comprendre que les risques de récession continuent de croître».

Depuis le début de l’année, l’indice des valeurs vedette est en repli de 15,31%, le Nasdaq a fondu de 29,51%, accusant son pire début d’année de son histoire. Quant au S&P 500, il s’est installé en «bear market» ou marché baissier en chute de 20,52%.

Sur le marché obligataire, on assistait quasiment à une inversion de la courbe des taux, les rendements à court terme (2 ans) se tenant au coude à coude avec ceux à 10 ans qui glissaient sous la barre des 3%.

Cet aplatissement de la courbe est généralement vu comme un signe avant-coureur d’une récession.

La hausse des prix aux États-Unis s’est maintenue à un niveau élevé en mai, à 6,3% sur un an, selon l’indice PCE, l’un des principaux indicateurs de l’inflation, favorisé par la Banque centrale américaine (Fed).

Sur le mois, l’inflation a accéléré à 0,6% contre un rythme de 0,2% en avril, a indiqué le département du Commerce, un peu en dessous toutefois des prévisions des analystes qui tablaient sur 0,7%.

Autre indicateur signalant l’inquiétude des consommateurs face à la hausse des prix, les dépenses des ménages n’ont avancé que de 0,2% contre une progression de 0,6% en avril.

Mais en termes réels, tenant compte de l’inflation, ces dépenses, qui sont la locomotive de l’économie américaine, ont reculé de 0,4% en mai, ce qui préjuge mal de la croissance au deuxième trimestre.

«L’inflation est ressortie un peu mieux que prévu mais probablement pas assez pour empêcher la Réserve fédérale de relever les taux d’intérêt de 75 points de base à la prochaine réunion» de fin juillet, a indiqué à l’AFP Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

«En même temps, en termes réels, les dépenses des ménages sont devenues négatives sur le mois, les investisseurs commencent donc à avoir le sentiment que la Fed risque de pousser l’économie dans la récession», a ajouté l’analyste.

Alors qu’approche la saison des résultats trimestriels, les stratégistes commençaient à couper dans leurs prévisions, notamment dans le secteur technologique.

«En résumé, les marchés s’inquiètent des réductions de prévisions de résultats, des consommateurs qui commencent à montrer des signes de faiblesse et de la Fed qui va être très agressive», concluait Tom Cahill.

Pour couronner le tout, et traduisant la perte d’appétit pour le risque, les cryptomonnaies allaient «très mal», le bitcoin chutant largement sous la barre des 20 000 dollars, à 18 960 dollars.

«Il y a encore beaucoup de capitaux alloués sur le secteur des cryptomonnaies, cela pèse sur le moral des investisseurs, particulièrement les jeunes», insistait l’analyste de Ventura Wealth Management.

Huit secteurs sur les onze du S&P ont terminé en berne. Les valeurs très défensives des services d’utilité publique sont parvenues à garder la tête hors de l’eau (+1,10%).

La chaîne de pharmacies Walgreens (WBA, 37,90$US, -7,27%, -2,97 points) a lâché plus de 6% malgré des résultats trimestriels meilleurs que prévu faisant apparaître toutefois une baisse des ventes.

L’enseigne de magasins d’ameublement de luxe RH (RH, 212,26$US, – 24,97 points) a chuté de 10,53% après avoir averti que ses résultats seraient affectés par un environnement économique «qui se détériore».

Elle a entraîné dans le rouge le groupe de vente de meubles en ligne Wayfair (W, 43,56$US, -9,63%, -4,64 points) ou les magasins de produits électroniques Best Buy (BBY, 65,19$US, -2,92%, -1,96 points).

Costco (COST, 479,28$US, +9,44 points), la chaîne de produits de base en semi-gros, a été recherchée (+2,01%) alors que les consommateurs se serrent la ceinture.