Bourse: Apple enregistre sa pire séance depuis 2013
LesAffaires.com et AFP|Publié le 03 janvier 2019REVUE DES MARCHÉS. Elle a été sanctionnée, perdant 9,96 %, au lendemain de la révision de ses prévisions.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a chuté lourdement jeudi, affaiblie par la pire séance d’Apple depuis six ans sur fond de ralentissement économique en Chine et par un indicateur manufacturier américain décevant aux yeux des analystes.
Indices
Le S&P 500 à Wall Street a clôt en baisse de 2,48%, ou 62 points, à 2 447 points.
Le Dow Jones Industrial Average a perdu 2,83%, ou 660 points, à 22 686 points.
Le Nasdaq a reculé de 3,04%, ou 202 points, à 6 463 points.
À Toronto, le S&P/TSX a laissé tomber 0,94%, ou 134 points, à 14 212 points.
Le dollar canadien a pris 0,77%, atteignant 0,74$US.
Contexte
Apple a reconnu mercredi que son chiffre d’affaires et ses ventes d’iPhone ont été bien plus mauvais que prévu sur les trois derniers mois de 2018, le premier trimestre de son exercice décalé.
La marque à la pomme a aussitôt été sanctionnée, perdant 9,96 %, sa pire séance depuis janvier 2013. Le titre évolue désormais au plus bas depuis six mois après avoir lâché près de 40 % depuis début octobre.
« En termes de calendrier, c’est la dernière chose que les marchés avaient besoin d’entendre après les différentes nouvelles angoissantes qui se sont succédé lors des deux derniers mois », a affirmé Nate Thooft, de Manulife AM.
Après avoir été la première entreprise privée américaine à avoir franchi la barre des 1.000 milliards de dollars en valorisation boursière l’été dernier, Apple a perdu le tiers de sa valeur depuis, dont quelque 75 milliards de dollars rien que jeudi. Elle vaut désormais moins que Microsoft, Amazon et Alphabet, la maison mère de Google.
Téléphones toujours plus chers
Mais jeudi l’ensemble du secteur technologique a été fragilisé par l’annonce d’Apple, Alphabet perdant 2,85 %, Amazon 2,52 % et Facebook 2,90 %. Les fabricants de composants électroniques comme Qualcomm (-2,96 %) ou Nvidia (-6,04 %) ont aussi été touchés, tout comme Boeing (-3,99 %) et Caterpillar (-3,85 %), sensibles à la santé de l’économie chinoise.
Le sous-indice regroupant les valeurs technologiques au sein du S&P 500 a perdu 5,07 %.
Les entreprises chinoises cotées à Wall Street ont également souffert, Baidu lâchant 4,65 %, JD.com 4,33 % et Alibaba 4,46 %.
« On s’approche de la saison des résultats. Le fait qu’Apple, l’une des plus grosses entreprises au monde, abaisse ses prévisions signifie que les autres vont également être contraints de les abaisser », a affirmé Adam Sarhan, de 50 Park Investment.
Très dépendante de ses ventes d’iPhone, le géant de Cupertino (Californie) est désormais l’objet de nombreuses interrogations sur sa stratégie, consistant notamment à vendre ses téléphones phares toujours plus cher.
Cette nouvelle a également fait plonger les places boursières internationales, de l’Asie à l’Europe, les investisseurs privilégiant les actifs réputés peu risqués tels que la devise japonaise et l’or.
Le marché obligataire américain, réputé fiable, était également recherché par les courtiers. Le taux d’intérêt sur la dette à dix ans reculait à 2,550 % vers 16H45, contre 2,620 % mercredi à la clôture, et celui à 30 ans à 2,904 %, contre 2,952 %.
Loin d’arranger les choses, l’activité dans le secteur manufacturier américain a progressé moins que prévu en décembre, décevant les attentes des analystes et accélérant la chute des indices dès le début de séance.
« Les deux informations alimentent l’anxiété des investisseurs sur un essoufflement de la croissance mondiale », a affirmé M. Thooft.
Berkshire Hathaway, la société d’investissement du milliardaire Warren Buffet, qui détient 252 millions d’actions Apple, soit environ 5 %, a cédé 5,49 %.
Même l’annonce d’une opération majeure de fusion-acquisition n’a pas rasséréné les investisseurs : le groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb a perdu 13,26 % après avoir annoncé le rachat de Celgene pour 74 milliards de dollars.
La compagnie aérienne américaine Delta (-8,94 %) a quant à elle prévenu que son chiffre d’affaires serait un peu moins élevé que prévu initialement au quatrième trimestre, entraînant l’ensemble de ses homologues : American Airlines a abandonné 7,45 % et United Continental, maison mère de United Airlines, 4,97 %.