Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 24 février 2020Les Bourses mondiales cèdent à la panique lundi face au coronavirus.
La Bourse de New York semble vouloir perdre ses moyens à l’ouverture lundi, devant l’aggravation de la crise sanitaire liée à la propagation de l’épidémie de coronavirus hors de Chine, qui fait peser un risque plus important sur l’économie mondiale.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 2,40% à 28 281 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, perd 2,55% à 9216,50 points. Le S&P500, quant à lui, recule de 2,27% à 3263,50 points.
Contexte
«La crise sanitaire reste l’alpha et l’oméga du marché» et pour l’heure, «personne n’a suffisamment de données fiables pour juger de l’ampleur de la crise» , souligne Christopher Dembik, responsable de la recherche économique à Saxo Banque.
«Les indicateurs tombés au cours des dernières séances (…) ont conduit les investisseurs à réévaluer à la hausse l’impact économique possible du coronavirus», explique-t-il.
«Vendredi, les investisseurs ont vendu des actions parce qu’ils ne voulaient pas maintenir leurs positions en cas de mauvaises nouvelles concernant le coronavirus. Et ils ont eu raison», explique pour sa part Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.
Et des mauvaises nouvelles, il y en a eu pléthore: l’Italie, où quatre morts dus au nouveau coronavirus ont été recensés, est devenu le premier pays européen à imposer des mesures de quarantaine dans une dizaine de communes du nord de la péninsule. Le Carnaval de Venise, qui devait se terminer mardi, a été annulé dès dimanche.
Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale a atteint lundi 2592 morts en Chine continentale après l’annonce de 150 décès supplémentaires.
Hors de Chine, le coronavirus a touché une trentaine de pays et territoires, y faisant 26 morts, la Corée du Sud étant la plus affectée. Un premier cas de coronavirus a été détecté en Afghanistan.
Le marché s’était montré jusqu’à la fin de semaine dernière plutôt complaisant face au coronavirus.
«Les investisseurs qui pensaient pouvoir placer leur argent aux États-Unis et en Europe pour se protéger devront réfléchir à deux fois», observe M. Lawler.
À l’étranger
Les Bourses mondiales cédaient à la panique lundi face à l’accélération de la propagation de l’épidémie de coronavirus au-delà de la Chine, et qui fait de plus en plus pression sur l’activité et la croissance économiques.
À 6h30, les places de Paris, Francfort, Londres, Madrid et Zurich chutaient de plus de 3%. Celle de Milan s’effondrait de plus de 4%. L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonnait 3,6%.
En Asie, les Bourses chinoises ont terminé la séance de lundi en ordre dispersé, Hong Kong et Shanghai finissant dans le rouge tandis que la Bourse de Shenzhen a clôturé très légèrement dans le vert.
Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se repliaient vers les valeurs refuge, à savoir les obligations d’Etat et l’or.
«C’est une nouvelle donne pour les marchés financiers», selon Tangi Le Liboux, chez le courtier Aurel BGC.
«L’épidémie de coronavirus se propage en dehors de Chine, dans des pays comme la Corée du Sud, l’Italie ou l’Iran, ce qui pourrait causer d’énormes perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales si les mesures de confinement sont de plus en plus nombreuses», explique-t-il.
Les organisations internationales s’inquiètent de la hausse du nombre de cas à l’extérieur de la Chine et notamment en Corée du Sud, qui a connu une augmentation rapide du nombre de cas avec plus de 700 nouvelles contaminations en moins d’une semaine.
En Italie, où quatre morts des suites du nouveau coronavirus et 165 cas de contagion ont été recensés, onze villes ont été placées en quarantaine pour deux semaines.
Le Moyen-Orient est lui aussi touché: l’Iran dénombre huit décès et 43 cas de contamination tandis qu’en Israël, les autorités ont confirmé vendredi un premier cas, celui d’une femme qui avait été placée en quarantaine sur le paquebot Diamond Princess puis autorisée à débarquer par les autorités sanitaires japonaises.
À l’agenda
Aucune donnée économique majeure n’est à l’agenda aujourd’hui.