Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 04 septembre 2024(Photo: Peter Morgan La Presse Canadienne)
REVUE DES MARCHÉS. Les inquiétudes concernant la croissance économique américaine et les prises de bénéfices qui touchent les semi-conducteurs tendent les marchés mondiaux mercredi, avec de nettes baisses sur les actions et le pétrole.
Les indices boursiers à 8h00
À New York, avant l’ouverture des marchés, l’indice élargi S&P 500 glissait de 0,4% et la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles de 0,2%.
En Asie, le Nikkei 225 a plongé de 4,2% à Tokyo. La bourse de Shanghai a perdu 0,7% et le Hang Seng a fléchi de 1,1% à Hong Kong. Sydney a glissé de 1,9% et Séoul a fondu de 3,2%.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole reculait de 57 cents US à 69,77 $US le baril.
Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait mardi à 73,81 cents US contre 74,12 cents US vendredi.
Contexte
Cette vague de stress a commencé mardi après la publication aux États-Unis de l’indice ISM concernant l’activité dans le secteur manufacturier américain, restée en contraction au mois d’août, avec un niveau de nouvelles commandes au plus bas depuis mai 2023.
Ces données «ont ravivé les craintes de récession», a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Et tous les marchés ont commencé à tanguer.
Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des États reculaient, signe d’une part de la prudence des investisseurs qui se tournent vers les obligations, jugées moins risquées que les actions, et d’autre part du changement des anticipations de politique monétaire des courtiers.
Si l’économie américaine ralentit trop, cela pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) à baisser fortement ses taux directeurs pour soutenir l’activité. Cela se reflète dans le taux d’intérêt des emprunts des États-Unis à deux ans, qui s’établissait mercredi à 3,84%, contre 3,93% mardi avant la publication de l’ISM.
En Europe, le taux d’intérêt de l’Allemagne à dix ans baissait à 2,22%, contre 2,28% mardi à la clôture.
Les prix du pétrole ont chuté et sont tombés à leurs plus bas niveaux de l’année, le baril de West Texas Intermediate (WTI) passant même sous la barre symbolique des 70 $US.
Mais les cours du brut se reprenaient. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 0,62%, à 74,20 $US, et celui du WTI, son équivalent américain, avançait de 0,74%, à 70,87 $US.
«Tous les regards sont tournés vers les données concernant l’emploi aux États-Unis, qui pourraient soit aggraver la situation, soit mettre un terme à la récente vague de vente des actifs risqués» prévoit Ipek Ozkardeskaya, tandis que des publications sur le sujet sont prévues plus tard dans la journée, jeudi et vendredi.
Le bitcoin chutait de 2,10% à 56 638 $US.
L’euro grappillait 0,05% face au dollar à 1,104 8 $US pour un euro.
Les puces noyées
Dans le sillage de la chute de 9,53% du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, le secteur des microprocesseurs a reculé en Asie, un repli qui se poursuit en Europe.
À Amsterdam, ASML reculait de 6,20%, BE Semiconductor de 3,11%, tandis qu’à Paris, STMicroelectronics lâchait 2,61%. À Francfort, Infineon cédait 4,06%.
Nvidia a publié la semaine dernière des résultats solides, qui n’ont pas contenté les investisseurs. Cela reflète, selon Ipek Ozkardeskaya, «un signe de fatigue» des investisseurs autour du thème des puces et de l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, selon plusieurs médias américains, le ministère de la Justice américain enquêterait sur de possibles infractions à la concurrence de la part de Nvidia. Dans les échanges précédant l’ouverture de Wall Street, son action reculait de 1,88%.
La Chine pèse sur le luxe
De nouvelles données peu réjouissantes ont été publiées concernant l’économie chinoise, un marché important pour le secteur du luxe.
L’indice d’activité PMI, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, a montré mercredi que l’activité dans les services en Chine s’est tassée en août avec un rythme de progression parmi les plus faibles cette année.
À Paris, LVMH reculait de 3,31%, Kering de 2,81% et Hermès de 2,87%. À Milan, Moncler cédait 2,86% et, à Zurich, Richemont lâchait 6,10%.
Commerzbank sans l’État
Commerzbank reculait de 1,83% à Francfort, après l’annonce mardi soir que l’État allemand va progressivement se désengager du capital du groupe dont il est actionnaire à hauteur de 16,5%.