Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 24 février 2022(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. Les marchés mondiaux étaient pris jeudi dans une tempête qui prenait de l’ampleur en milieu de journée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie avec chute des Bourses, flambée des matières premières et plébiscite des valeurs refuges.
Les places boursières européennes amplifiaient encore leur plongeon au fil de la séance, perdant jusqu’à 5%, alors que l’Union européenne prépare un nouveau train de sanctions qui est le «plus sévère jamais mis en œuvre», selon son chef de la diplomatie.
Wall Street s’apprêtait à suivre la même tendance à l’ouverture. La Bourse de Moscou s’effondrait quant à elle de plus de 30%.
Les indices boursiers à 7h50
Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones reculaient de 823,00 points (-2,49%) à 32 243,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 descendaient de 109,50 points (-2,59%) à 4 112,50 points. Les contrats à terme du Nasdaq baissaient de 438,00 points (-3,24%) à 13 069,50 points.
En Europe, les résultats étaient au rouge foncé. À Londres, le FTSE 100 lâchait 242,78 points (-3,24%) à 7 255,40 points. À Paris, le CAC 40 perdait 325,76 points (-4,80%) à 6 454,91 points. À Francfort, le DAX baissait de 766,74 points (-5,24%) à 13 864,62 points.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a reculé de 478,79 points (-1,81%) à 25 970,82 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a perdu 758,72 points (-3,21%) à 22 901,56 points.
Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain augmentait de 6,57 $ US (+7,13%) à 98,67 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord haussait de 7,40 $ US (+7,64%) à 104,24 $ US.
Le contexte
Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars américains, autant pour le baril américain que celui de la mer du Nord. L’aluminium et le blé battaient aussi des records.
«C’est la panique sur les marchés», résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d’investissement SwissQuote.
Vladimir Poutine a lancé jeudi dans la nuit une invasion de l’Ukraine, avec frappes aériennes et entrées de forces terrestres depuis plusieurs directions, les autorités ukrainiennes faisant état quelques heures plus tard d’un premier bilan d’une cinquantaine de morts, dont une dizaine de civils.
L’offensive a suscité un tollé international auquel Moscou reste sourd.
Vente massive des actions, achat d’or (+2,84% à 1 963 $ US l’once) et d’obligations d’État, «avec cet embrasement des tensions internationales, la ruée vers les valeurs refuges est en cours», constate Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reculait à 1,87%, contre 1,99% mercredi.
«Les tensions entre la Russie et l’Ukraine entraînent à la fois un éventuel choc de la demande (pour l’Europe) et, surtout, un choc de l’offre beaucoup plus important pour le reste du monde, étant donné l’importance de la Russie et de l’Ukraine pour l’énergie et les matières premières», a déclaré Tapas Strickland de la Banque nationale d’Australie.
Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe explosait de 32% par rapport à la veille. Le prix de l’aluminium a aussi atteint un nouveau record.
Les prix des céréales bondissaient également sur le marché européen, avec un pic inédit pour le blé à 344 euros la tonne, en hausse de 15,68%.
«La flambée des prix de l’énergie est un gros casse-tête pour l’Europe, puisque 40% de son gaz naturel et 30% de son pétrole viennent de Russie», explique un analyste de Swissquote.
Les groupes miniers fortement liés à la Russie s’effondraient à Londres: Polymetal plongeait de 35,64%, Evraz de 27,24% et Petropavlovsk de 24,45%.
Les banques et le secteur financier ont été visés par les premières sanctions prononcées par l’Union européenne et les États-Unis. À Moscou, Sberbank chutait de 48,30%, VTB Bank de 41,60%. À Vienne, Raiffeisen perdait 18,94%.
À Paris, Société Générale, présente en Russie via Rosbank, perdait 10,44%. À Milan, UniCredit chutait de plus de 11,84%, sanctionnée pour son exposition à la Russie, et Intesa Sanpaolo, baissait de 8,18%.
Après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar américain, la devise reculait de 2,29% vers 7h00, heure du Québec, après l’intervention de la Banque centrale russe pour «stabiliser la situation».
Le dollar, considéré comme une valeur refuge, prenait 1,16% face à la monnaie européenne, à 0,895 1 euro pour un dollar américain, son plus haut depuis juin 2020.
Le bitcoin baissait pour sa part de 5,79% à 35 370 $ US.
Le mouvement de vente touchait encore plus les actions d’entreprises très implantées en Russie.
À Francfort, le groupe énergétique Uniper, lié au gazoduc Nord Stream 2, cédait 15,69%. La chaîne de magasins de gros Metro, qui possède une centaine de magasins en Russie, baissait de 6%.