Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 09 mai 2019«Tous les yeux sont rivés vers les discussions entre les États-Unis et la Chine.»
La Bourse de New York pointe vers une ouverture en baisse jeudi matin, avant la reprise des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, dans un climat de tension et de confusion.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,60% à 25 857 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,77% à 7589 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,61% à 2869,50 points.
Contexte
«Tous les yeux sont rivés vers les discussions entre les États-Unis et la Chine» indique Neil Wilson, de CMC Markets.
La Bourse «continue de sentir la pression de la menace de représailles dans le conflit commercial» et «se positionne sur la défensive» mais «sans être en mode complet à la vente», explique l’analyste.
Les États-Unis et la Chine se retrouvent jeudi à Washington pour des négociations commerciales sous haute tension et à l’issue des plus incertaines, les deux puissances se menaçant mutuellement de nouvelles mesures protectionnistes.
Le président américain a annoncé que la hausse des droits de douane portant sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises, suspendue depuis début janvier, allait entrer en vigueur vendredi au motif que Pékin n’a pas respecté ses principaux engagements pour mettre fin aux pratiques qu’il dénonce.
L’administration chinoise a prévenu qu’elle n’aurait «guère d’autre choix que de prendre les contre-mesures nécessaires» si les droits de douane supplémentaires entraient en application. Mais la venue du vice-Premier ministre chinois Liu He pour diriger les discussions bilatérales face à son homologue américain Robert Lighthizer a été maintenue.
Les marchés, qui avaient parié sur un accord imminent, sont déroutés par le fait que les propos encourageants des dernières semaines aient désormais fait place au doute.
Donald Trump est également prêt à imposer des droits de douane additionnels sur toutes les importations chinoises (539,5 milliards de dollars en 2018), faisant craindre pour la croissance économique mondiale et la stabilité des marchés financiers.
«Le scénario qui se dessine depuis quelques jours est bien celui d’une forte hausse des droits de douane dès demain sur environ 40% des exportations chinoises à destination des États-Unis, ce qui pourrait forcer Pékin à des mesures de représailles», écrit Tangi Le Liboux, analyste du courtier Aurel BGC.
À l’étranger
Les Bourses chinoises ont encore plongé jeudi, dans des marchés affolés par la perspective de nouvelles salves de représailles commerciales entre Pékin et les Etats-Unis, susceptibles d’entraîner une escalade du conflit douanier entre les deux puissances. À Hong Kong, l’indice composite Hang Seng a clôturé sur une chute de 2,39%. En Chine continentale, la Bourse de Shanghai a vu son indice composite reculer de 1,48% tandis que l’indice de référence de la place de Shenzhen perdait 1,28%.
Les investisseurs restaient suspendus aux tensions commerciales sino-américaines.
Alors que négociateurs chinois et américains se retrouvent jeudi à Washington pour reprendre leurs pourparlers, Pékin agite la menace de représailles après l’annonce par l’administration Trump d’une hausse dès ce vendredi de droits de douane punitifs ciblant 200 milliards de dollars d’importations chinoises.
Même si Donald Trump a adopté mercredi un ton plus conciliant, les investisseurs restaient circonspects: pour le négociateur chinois Liu He, «il s’agira désormais plutôt d’obtenir un sursis pour éviter les nouvelles taxes», observe Neil Wilson, analyste de Markets.com.
Alors qu’un accord semblait en vue et que les deux puissances paraissent soucieuses d’y arriver, «la perspective des hausses de tarifs et la visite (maintenue) de Liu He entretiennent le suspense, et le marché se tient sur la défensive», a-t-il indiqué.
À l’agenda
Côté statistiques, l’indice des prix à la consommation a de nouveau augmenté le mois dernier en Chine, à 2,5% sur un an, son niveau le plus haut depuis six mois, largement imputable à la hausse des prix du porc.
Pékin a au contraire dévoilé mercredi un brusque coup d’arrêt en avril de ses exportations alors qu’elles étaient encore robustes en mars. Pour autant, l’excédent avec les États-Unis, au coeur du différend entre les deux premières économies mondiales, est resté stable.
Les investisseurs examineront dans l’après-midi la balance commerciale aux États-Unis (avril) et les demandes hebdomadaires d’allocations chômage. Ils écouteront aussi un discours du président de la Fed, Jerome Powell.