Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 23 mai 2019«Les incertitudes autour de ces négociations commerciales vont perdurer au moins jusqu'au G20.»
La Bourse de New York pointe vers une ouverture en mauvaise posture jeudi matin dans le sillage de sa clôture la veille, toujours nerveuse en raison de l’intensification des incertitudes commerciales.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,97% à 25 524 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 1,19% à 7341,75 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,88% à 2832,25 points.
Contexte
Les marchés mondiaux sont en baisse «dans le sillage de la clôture des marchés américains la veille et des craintes concernant l’évolution des relations commerciales entre Washington et Pékin», ont résumé dans une note les analystes de Mirabaud Securities Genève.
Selon eux, «les tensions ont progressé d’un cran après que Panasonic a rejoint la liste des groupes qui ont annoncé couper tout ou partie de leurs liens avec Huawei», le fabricant chinois de smartphones et d’équipements de télécommunications.
La nouvelle est tombée au lendemain de l’annonce de la suspension par quatre grands opérateurs nippons et britanniques de la commercialisation de nouveaux modèles Huawei, ces appareils pouvant perdre une grande partie de leur intérêt sans l’apport de technologies américaines.
Panasonic va quant à lui cesser de fournir des composants, sans préciser lesquels, à Huawei et ses 68 sociétés affiliées soumises à l’interdiction du gouvernement américain.
À l’oeuvre depuis près d’un an désormais, l’imposition de tarifs douaniers punitifs entre Pékin et Washington semble parfois inextricable, alors qu’aucun des deux camps ne semble vouloir céder.
Mercredi, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a reconnu que les consommateurs américains pourraient payer plus cher quelques produits en raison des droits de douane imposés sur des biens en provenance de Chine équivalent à 250 milliards de dollars d’importations, contrairement aux dénégations du président américain Donald Trump.
L’ambassadeur de Chine aux États-Unis a pour sa part accusé Washington d’avoir à maintes reprises «changé d’avis du jour au lendemain» et d’avoir ainsi fait échouer des accords susceptibles de mettre fin au différend commercial.
«Les incertitudes autour de ces négociations commerciales vont perdurer au moins jusqu’au G20», selon Aurel BGC.
À l’étranger
Les Bourses chinoises ont clôturé en forte baisse jeudi, pénalisées par l’exacerbation des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, dont les valeurs technologiques à Hong Kong ont fait les frais.
Les tensions entre la Chine et les États-Unis se sont exacerbées après la décision du président américain Donald Trump de placer Huawei, deuxième fabricant de smartphone au monde, sur une liste noire, ce qui a conduit un certain nombre d’entreprises dans le monde entier à prendre leurs distances avec cette société, notamment Google, Panasonic au Japon ou EE en Grande-Bretagne.
«Le commerce domine toujours l’actualité des marchés boursiers et l’humeur semble de plus en plus pessimiste», a déclaré Neil Wilson, analyste en chef des marchés chez Markets.com. «Il semble en effet que le conflit entre les Etats-Unis et la Chine soit parti pour durer; c’est une nouvelle longue marche», a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le gouvernement est entré dans le détail d’un plan déjà annoncé visant à accorder des incitations fiscales aux fabricants de semi-conducteurs et de logiciels, dans ce qui semble une réponse aux pressions exercées par les États-Unis.
«En cette période particulièrement délicate, la mise en œuvre rapide de politiques favorables aux entreprises technologiques témoigne de la forte détermination» du gouvernement de les soutenir, peut-on lire dans un commentaire boursier de Wanlong Securities.
À l’agenda
Les investisseurs seront attentifs à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), au lendemain de celle de la Fed.
«Dans l’ensemble, le compte-rendu de la dernière réunion politique» aux États-Unis «a montré que les responsables étaient globalement à l’aide avec leur posture actuelle de statu quo», ont estimé les analystes du courtier Aurel BGC.
Les ventes de maisons neuves aux États-Unis en avril sont aussi à l’agenda, plus tard aujourd’hui.