Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 22 juin 2023(Photo: Getty Images)
REVUES DES MARCHÉS. Les marchés boursiers mondiaux conservent leur tendance baissière jeudi, comme depuis le début de la semaine, surpris par les annonces de plusieurs banques centrales et peu enthousiastes à l’idée que la banque centrale américaine relève encore ses taux d’intérêt.
Les indices boursiers
Les marchés mondiaux étaient en déclin jeudi matin, au lendemain d’une séance difficile sur Wall Street après que le président de la Réserve fédérale des États-Unis eut indiqué qu’il estimait que l’inflation n’était toujours pas maîtrisée.
Paris dégringolait de 1,2% en début de séance en Europe. Francfort glissait de 0,7% et Londres de 0,8%.
À New York, avant l’ouverture des marchés, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles reculait de 0,1% et l’indice élargi S&P 500 de 0,2%.
En Asie, le Nikkei 225 a cédé 0,9% à Tokyo. Sydney a plongé de 1,6% et Séoul a pris 0,4%. Les bourses de Shanghai et Hong Kong étaient fermées pour le festival des bateaux-dragons, un congé national.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole laissait couler 42 cents US à 72,06 $US le baril.
Le contexte
Les indices de Wall Street se dirigent vers une ouverture en baisse. Mercredi, ils avaient reculé après que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a averti devant le Congrès américain qu’un relèvement des taux d’intérêt — toutefois plus lent — était encore d’actualité.
Jeudi, les investisseurs ont été surpris par les annonces de la Banque d’Angleterre (BoE), la Banque de Norvège et la Banque centrale turque.
Les deux premières ont annoncé des hausses de taux de 0,50 point de pourcentage, alors que les analystes s’attendaient à un relèvement moins prononcé.
«Les données récentes montrent que l’inflation est plus persistante que prévu, avec un marché du travail tendu et une demande qui résiste», explique le comité de politique monétaire (MPC) de la BoE dans un communiqué.
En mai, l’inflation britannique s’est maintenue à 8,7% sur un an alors que les analystes anticipaient un ralentissement.
La BoE fait face à la fois à «l’impact destructeur d’une inflation élevée et persistante», ainsi qu’à des «accusations de complaisance à l’origine de la situation actuelle» et «à un mécontentement croissant quant à l’effet de contraction que des taux plus élevés auront sur l’économie», estime Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.
La livre sterling ne réagissait pas outre mesure et prenait 0,19% face au dollar à 1,2794 $US pour une livre.
La couronne norvégienne prenait pour sa part plus de 1% par rapport aux principales autres devises et valait 0,0948 $US pour une couronne.
Les rendements de la dette britannique ne montaient que légèrement, mais avaient connu une franche remontée mercredi.
Le taux de l’obligation à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, s’inscrivait à 5,05%, proche de son pic atteint la veille à 5,11%, un niveau plus vu depuis 2008.
«À tort ou à raison, les difficultés de la BoE à canaliser l’augmentation des prix ravivent l’inquiétude d’une situation similaire pour la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale», selon les analystes de Natixis CIB Research.
Quant à la banque centrale turque, elle a relevé son taux directeur de 8,5% à 15%, un revirement politique majeur, abandonnant pour la première fois depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La livre turque chutait de 2,89% face au dollar et tombait à un nouveau plus bas historique, un dollar américain valait 24,27 livres.
La Banque Nationale suisse a pour sa part relevé son taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 1,75%, comme prévu.
Ocado emballé
La plateforme de livraison de courses britannique Ocado s’envolait de plus de 36% à Londres, à la suite d’un article du Times faisant état de rumeurs de potentielles offres de reprise de géants américains de la technologie comme Amazon.
Du côté du pétrole et du bitcoin
Les cours du pétrole fléchissaient jeudi, les espoirs de reprise de la Chine se voyant modérés par des mesures de soutien moins importantes que prévu, et les taux directeurs élevés des principales banques centrales ravivant les craintes sur l’économie mondiale.
Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,02% à 75,56 $US et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 2,15% à 70,96 $US.
Le bitcoin était plutôt stable (+0,19%) à 30 045 $US, après avoir grimpé la veille avec un renouveau de l’intérêt porté par les investisseurs aux cryptoactifs.