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Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi

LesAffaires.com et AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

«Les marchés comprennent que la récession est presque garantie.»

La Bourse de New York devrait encore piquer du nez lundi, au retour d’une semaine où elle s’est effondrée de 20%, alors que le monde se barricade face au coronavirus et que les investisseurs appréhendent une crise de liquidités sur les marchés.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 4,56% à 21 798 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 4,55% à 7541 points. Le S&P500, quant à lui, perd 4,78% à 2555,50 points.

Contexte

«Les marchés comprennent que la récession est presque garantie. Les autorités aident en injectant de l’argent mais ne peuvent la stopper», écrit Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

La Banque centrale américaine (Fed) a abaissé brutalement dimanche son taux à 0%-0,25% et annoncé une injection de liquidité de 700 milliards de dollars.

La dernière fois que la Fed avait abaissé ses taux à un tel niveau remonte à décembre 2008, au coeur de la crise financière dite des «subprimes».

Parallèlement, la Fed, la Banque centrale européenne et les Banques centrales du Japon, Royaume-Uni, Canada et de Suisse, ont assoupli les conditions auxquelles elles s’échangent des devises entre elles, afin de pouvoir garantir un approvisionnement suffisant des marchés en dollars.

Ces interventions, prévues pour rassurer les marchés, n’ont pas eu l’effet escompté.

«Ce geste n’a actuellement aucun effet sur les indices Futures (contrats à terme aux États-Unis) qui se sont encore une fois mis en mode coupe-circuit cette nuit», observe Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

En clair: Wall Street pourrait ouvrir en forte baisse lundi, si l’on en croit les indications des titres à termes, qui préfigurent souvent l’humeur au début de la séance officielle.

Et en baisse assez forte pour activer les «coupe-circuits», un dispositif de suspension des échanges lorsque la volatilité est trop forte.

Le manque de liquidités fait craindre aux marchés une crise financière.

À l’étranger

Chute record en Australie, nouveaux reculs au Japon et en Chine, où l’étendue des dégâts se révèle encore pire que prévu: les Bourses ont piqué du nez lundi de l’Asie-Pacifique à l’Europe malgré les efforts des banques centrales pour amoindrir l’impact économique du nouveau coronavirus.

L’explosion du nombre de cas de contaminations dans le monde, particulièrement en Europe, tétanise les places financières, qui redoutent une récession économique mondiale.

Après les pertes historiques de la semaine dernière, la Bourse australienne a ouvert la semaine par une chute inédite de 9,7%. La Bourse de Hong Kong a fini en baisse de plus de 4%, idem pour celle Shanghai (-3,4%) et celle de Shenzhen (-4,83%) et Tokyo (-2,46%). Les places européennes ont toutes piqué du nez, de plus de 5% à l’ouverture.

À l’agenda

A l’effondrement des marchés financiers s’ajoute celui des statistiques économiques. Celles-ci se sont révélées nettement pires que prévu en Chine, deuxième économie mondiale. La production industrielle s’est contractée pour la première fois en près de 30 ans tandis que les ventes de détail se sont effondrées.

«Cette baisse de l’activité en Chine pourrait conduire à de nombreux décalages dans l’approvisionnement des sociétés en Europe et aux États-Unis et mener de nombreuses sociétés à la faillite», prévient Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

«Nous pouvons nous attendre au même type de publications dans les autres zones économiques mondiales pour le mois de mars et au-delà», selon lui.

La Banque centrale chinoise a pourtant abaissé lundi le taux de réserve obligatoire des banques, injectant 550 milliards de yuans (70,6 milliards d’euros) pour soutenir l’économie.