Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 20 septembre 2021(Photo: Getty Images)
Le risque associé au promoteur immobilier chinois Evergrande, au bord du précipice, affectait tous les marchés boursiers, incluant Wall Street, lundi et générait une volatilité au plus haut depuis quatre mois.
Les indices
Aux États-Unis, vers 8h00, les contrats à terme du Dow Jones chutaient de 631 points, ou de 1,83%, à 33 831 points. Ceux du S&P 500 plongaient de 71 points, ou 1,61% à 4 350,75 points alors que ceux du Nasdaq reculaient de 227,50 points, ou de 1,48%, à 15 098,50 points.
En Europe, les résultats étaient à la baisse. À Londres, le FTSE 100 diminuait de 1,66%. À Paris, le CAC 40 chutait de 2,60% et à Francfort, le DAX baissait de 2,69%.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a gagné 0,58% et le Hang Seng de Hong Kong a plongé de 3,30%.
Le contexte
L’aversion au risque pesait dans tous les indices et tous les secteurs, les ressources de base en particulier, tandis que les marchés avaient déjà privilégié la prudence en fin de semaine dernière.
«Evergrande, deuxième plus gros promoteur chinois fait face à un potentiel risque de défaut et les investisseurs s’interrogent sur la capacité de contagion de cette situation», observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France, dans un point quotidien sur les marchés.
Toutefois, «il n’y a pas qu’Evergrande» qui sous-tend la consolidation des indices, mais aussi «la question des banques centrales» et «la poussée des prix de l’énergie qui participe au stress des entreprises qui seront pénalisées sur leurs marges», détaille l’expert.
La banque centrale américaine ne devrait pas annoncer le lancement de la réduction progressive de son soutien monétaire mercredi, mais attendre sa réunion de novembre, selon le point de vue dominant sur le marché.
«Malgré un contexte encore incertain, la Fed devrait réaffirmer l’imminence du tapering (de la réduction de son soutien monétaire), afin de ne pas dilapider le capital de confiance qu’elle a su gagner auprès des marchés», analyse Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz Global Investors.
Son président «Jerome Powell devrait toutefois rester prudent, et reporter les annonces concrètes, à savoir le calendrier et le rythme de réduction des achats, aux prochaines réunions de novembre ou décembre» pour une mise en œuvre en fin d’année ou en tout début d’année prochaine.
Pour M. Baradez, M. Powell, dans l’expectative d’un second mandat de quatre ans à la tête de la Fed, pourrait aussi exploiter la situation actuelle et «envelopper le tapering (réduction du soutien monétaire) dans le stress chinois» ce qui lui permettrait de ne pas endosser la correction des marchés, mais de la faire porter sur la Chine et le ralentissement de la croissance mondiale.
Signe de l’aversion pour le risque, les taux d’intérêt à long terme, qui ont remonté un peu ces derniers jours sur le marché de la dette souveraine, se détendaient partout.
À Londres vers 7 h 15, heure du Québec, Anglo American (-8,26% à 2 377 pence) et Glencore (-5,65% à 308,65 pence), Rio Tinto (-5,35% à 4 570,5 pence) tiraient la cote vers le bas face aux craintes pour l’économie mondiale et à la baisse continue des cours du minerai de fer et du cuivre. À Paris, ArcelorMittal (-7,30% à 25,23 euros) enregistrait la plus forte baisse de l’indice CAC 40.
Comme en fin de semaine dernière, Air France-KLM montait de 1,88% à 3,96 euros à Paris et à Londres, IAG (+1,04% à 151,06 pence), et Intercontinental Hotels (+1,73% à 4 639 pence) poursuivaient sur leur lancée.
La compagnie aérienne allemande Lufthansa (+0,62% à 8,26 euros), durement touchée par la pandémie de coronavirus, a annoncé dimanche qu’elle allait tenter de lever plus de deux milliards d’euros par une augmentation de capital.
L’opérateur Altice France, maison-mère de SFR, a annoncé lundi la signature d’un accord d’exclusivité pour l’acquisition de Coriolis Telecom et de ses 500 000 clients. L’opération chiffrée à 415 millions d’euros est prévue pour le premier semestre 2022.
Les cours du pétrole reculaient fortement lundi dans un marché frileux, la hausse des prix du gaz ne suffisant pas à compenser cette aversion au risque.
Vers 7 h 15, heure du Québec, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 73,87 dollars américains à Londres, en baisse de 1,95% par rapport à la clôture de vendredi.
L’euro cédait 0,15% face au billet vert, à 1,171 4 $US.
Le bitcoin perdait 5,60% à 44 935 $US.
Du côté du pétrole
Vers 8h00, le prix du baril de WTI américain reculait de 2,60% à 70,10 $US et le baril de Brent de la mer du Nord diminuait de 2,20% à 73,68 $US.