Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 28 février 2022(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. Les nouvelles sanctions prises contre la Russie déstabilisaient lundi les marchés mondiaux qui craignent une flambée des prix de l’énergie et de fortes conséquences économiques sur les entreprises européennes.
Les Bourses européennes reculaient fortement. La Bourse de Moscou était de son côté fermée, sur décision de la Banque centrale russe qui craint de voir les titres russes s’effondrer.
La Bourse de New York devrait reculer également à l’ouverture selon les contrats à terme des principaux indices.
Les indices boursiers à 7h42
Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones perdaient 279,00 points (-0,82%) à 33 715,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 affichaient un recul de 41,25 points (-0,94%) à 4 338,75 points. Les contrats à terme du Nasdaq descendaient de 131,75 points (-0,93%) à 14 048,75 points.
En Europe, les résultats étaient au rouge. À Londres, le FTSE 100 perdait 60,72 points (-0,81%) à 7 428,74 points. À Paris, le CAC 40 lâchait 172,81 points (-2,56%) à 6 579,62 points. À Francfort, le DAX descendait de 278,83 points (-1,91%) à 14 288,40 points.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a avancé de 50,32 points (+0,19%) à 26 526,82 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a reculé de 54,16 points (-0,24%) à 22 713,02 points.
Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain gagnait 4,18 $ US (+4,56%) à 95,77 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord montait de 4,60 $ US (+4,70%) à 102,53 $ US.
Le contexte
Les matières premières flambaient à nouveau, à commencer par le pétrole, dont le baril américain de WTI montait de près de 5%.
Des délégations russe et ukrainienne ont entamé lundi des pourparlers pour tenter de stopper la guerre en Ukraine, au cinquième jour de l’invasion de l’Ukraine.
Les Occidentaux ont pris de lourdes nouvelles sanctions financières contre Moscou: notamment la décision d’exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.
Cette mesure «ne les bloque pas, mais ça les rend chaotiques et peu fiables», explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote, au sujet des banques russes.
Michael Hewson, analyste de CMC Markets, souligne de son côté que les «craintes que les entreprises ne soient pas en mesure de payer le pétrole et le gaz russe, ce qui pourrait bien inciter Poutine à couper l’approvisionnement», font flamber les prix du pétrole et du gaz.
L’accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux a également été restreint, la présidente de la Commission européenne souhaitant «paralyser» ses actifs. Conséquence directe, le rouble chutait de plus de 17% vers 6h50, heure du Québec.
Concrètement «aucune banque du G7 ne sera en mesure d’acheter des roubles russes», précise Michael Hewson, qui craint «un énorme choc inflationniste en Russie».
La banque centrale russe a annoncé relever très fortement son taux directeur, de 10,5 points, à 20%, pour faire face aux sévères sanctions économiques.
Le baril de pétrole WTI bondissait de plus de 4% et celui du Brent de 4,67%, après avoir dépassé la barre des 100 dollars américains pour la première fois depuis 2014 jeudi.
Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence s’envolait de 9% vers 6h50.
D’autres matières premières s’envolaient également: le blé tendre prenait 5,76%, le palladium 5,54%. La Russie et l’Ukraine sont des pays essentiels pour l’approvisionnement en matières premières cruciales.
Les entreprises dépendantes de ces approvisionnements reculaient fortement: TotalEnergies chutait de 5,63% et, dans le secteur minier, Polymetal perdait 50,10%, Petropavlovsk 26,61% et Evraz 25,99%.
Le pétrolier BP (-6,21%) s’est désengagé du géant russe Rosneft (-40% dans sa cotation à Londres), dont il détenait une participation de 19,75%.
Selon l’Union européenne, environ 70% du secteur bancaire russe est actuellement exclu du système Swift. La Banque centrale européenne a constaté la «faillite ou faillite probable» de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, à cause de retraits «significatifs». À Londres, où une partie de son capital est coté, Sberbank chutait de 70%.
Les banques européennes en pâtissaient: Société Générale perdait 11,09%, BNP Paribas 8,86%, Commerzbank 7,54%, Deutsche Bank 8,89%, Unicredit 12,15% et l’autrichienne Raiffeisen 13,48%.
L’Union européenne va fournir des armes à l’Ukraine et l’Allemagne a annoncé une nette augmentation de ses dépenses militaires dans les années à venir.
Dans le sillage de ces annonces, les entreprises de la défense étaient fortement recherchées. À Francfort, Rheinmetall (chars) s’envolait de 27,84% et Hensoldt (radars) de 60,14%. À Paris, Thales prenait 12,04%, Dassault Aviation 8,76% et Leonardo gagnait 17,41% à Milan.
L’euro baissait nettement face au dollar américain, considéré comme une valeur refuge en ces temps d’incertitude et s’échangeait à 1,120 3 $ US (-0,58%). Les investisseurs se tournaient aussi vers les obligations d’État pour réduire leur exposition au risque, le taux d’intérêt de la dette américaine à 10 ans reculait de sept points de base à 1,91%.
Le bitcoin montait de 2,37% à 38 325 $ US.