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Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 13 juin 2022

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. Après l’annonce d’une inflation record aux États-Unis, les marchés tablent sur de fortes hausses des taux d’intérêt américains et craignent une récession, ce qui provoquait lundi une chute des actions.

Les indices européens s’affichaient en rouge vif. Après de lourdes pertes vendredi, Wall Street s’orientait également vers une ouverture en forte baisse.

L’Asie ne se portait pas mieux. Shanghai (-0,89%), Hong Kong et Tokyo ont reculé, et le yen a atteint un plus bas niveau par rapport au dollar américain depuis 1998. 

 

Les indices boursiers à 07h48

Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones lâchaient 562,00 points (-1,79%) à 30 826,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 baissaient de 87,50 points (-2,24%) à 3 811,50 points. Les contrats à terme du Nasdaq cédaient 341,25 points (-2,88%) à 11 498,75 points.

À Londres, le FTSE 100 reculait de 129,14 points (-1,76%) à 7 188,38 points. À Paris, le CAC 40 affichait un recul de 139,00 points (-2,25%) à 6 048,23 points. À Francfort, le DAX reculait de 283,99 points (-2,06%) à 13 477,84 points.

En Asie, le Nikkei de Tokyo a perdu 836,86 points (-3,01%) à 26 987,44 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a descendu de 738,62 points (-3,39%) à 21 067,58 points.

Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain cédait 1,90 $ US (-1,57%) à 118,77 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord cédait 1,72 $ US (-1,41%) à 120,29 $ US.

 

Le contexte

De nouvelles mesures de confinement à Shanghai et Pékin créent en outre de nouvelles craintes concernant la deuxième économie mondiale. 

L’inflation aux États-Unis a continué d’accélérer en mai et a atteint un nouveau record, faisant craindre aux investisseurs de lourdes conséquences pour l’économie, notamment une récession, à en croire l’activité sur le marché obligataire.

«L’inflation menace de devenir incontrôlable et les banques centrales mondiales pourraient être enclines à déclencher une récession pour pousser la demande sous l’offre disponible, décimée par les pénuries d’approvisionnement et la guerre», commente Jochen Stanzl, pour CMC Market.

La banque centrale américaine tiendra sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi. Une hausse de ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage, ou 50 points de base, semble acquise mais désormais les marchés s’inquiètent d’un relèvement plus fort.

Selon l’activité observée par Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote sur les marchés, la probabilité qu’une hausse de 75 points de base soit décidée augmente sensiblement et un relèvement de 100 points de base commence même à être envisagé selon elle. 

L’hypothèse de hausses des taux si agressives provoque des craintes de récession l’année prochaine pour l’économie américaine.

Ainsi le taux d’intérêt de la dette américaine à 5 ans dépasse celui des échéances à 10 et 30 ans, et le rendement à 2 ans est au même niveau que les taux à long terme après les avoir brièvement dépassés pour la première fois depuis avril. 

Dans la logique financière, un investissement à long terme est plus risqué et bénéficie donc d’un rendement plus élevé. Le mouvement actuel, dit d’«inversion de la courbe des taux», montre un accroissement des risques à court terme et est «un indicateur clé de l’imminence d’une récession», selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Autre signe de l’aversion au risque des investisseurs, le bitcoin chutait de 12,59% à 23 905 dollars américains vers 7h55, heure du Québec, à son plus bas depuis fin 2020. 

À l’inverse, le dollar américain était recherché en tant que valeur refuge, et de plus renforcé par le scénario d’un resserrement monétaire agressif de la Fed.

Peu après minuit, le dollar américain est monté jusqu’à 135,19 yens, un record par rapport à la devise japonaise depuis octobre 1998. À 7h00, le yen s’échangeait 134,55 yens pour un dollar américain, en baisse de 0,09%.

La roupie indienne a plongé lundi à un plus bas historique, à 78,28 roupies pour un dollar.

L’euro perdait 0,53% à 1,0463 $ US. 

Les investisseurs fuient les marchés actions et la vente des titres touche tous les secteurs. À commencer par la tech (-12,05% pour Deliveroo), mais aussi l’automobile (-4,08% pour Renault), le tourisme (-3,84% pour Accor), le secteur minier (-5,46% pour Glencore) ou encore le luxe (-3,24% pour Hermès). 

Même les bancaires étaient en baisse malgré la hausse des taux d’intérêt qui augmentent leur rentabilité. Crédit Agricole perdait 3,90%, Lloyds 1,95%, Banco Santander 3,19% et Unicredit 2,50%.

La possibilité de nouveaux confinements dans les plus grandes villes chinoises tirait les prix du pétrole vers le bas.