Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture lundi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 06 janvier 2020«Ce début d'année est marquée par la forte hausse des tensions entre Washington et Téhéran.»
La Bourse de New York se tient sur la défensive et risque d’ouvrir en baisse lundi matin dans un contexte géopolitique tendu avec la perspective de représailles iraniennes contre les États-Unis et la menace de sanctions américaines contre l’Irak.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,55% à 28 444 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, prend 0,63% à 8753,75 points. Le S&P500, quant à lui, recule de 0,52% à 3218,75 points.
Contexte
«Ce début d’année est marquée par la forte hausse des tensions entre Washington et Téhéran. Donald Trump veut sans doute éviter une guerre, mais qui sait dans quelle mécanique les Etats-Unis ont mis le doigt en décidant d’assassiner le général iranien le plus populaire, et qui était également un proche de l’ayatollah», estime Tangi Le Liboux, analyste pour Aurel BGC.
Vendredi, les prix des barils avaient pris jusqu’à 4% peu après l’annonce de mort du puissant général iranien Qassem Soleimani avant de terminer en hausse de 3,5% pour le Brent à Londres et de 3,1% pour le WTI à New York.
Trois jours après l’élimination de Qassem Soleimani à Bagdad par les forces américaines, la tension est encore montée d’un cran au Moyen-Orient.
Le parlement irakien a adopté dimanche une résolution réclamant la fin de la présence de troupes américaines dans le pays, un vote qui a conduit les États-Unis à brandir la menace de sanctions contre Bagdad.
Par ailleurs, le président des États-Unis Donald Trump a menacé dimanche de frapper 52 sites ciblés en Iran si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains en guise de représailles à la mort du général Soleimani.
En outre, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont appelé dimanche l’Iran à abandonner les mesures qui sont contraires à l’accord nucléaire de 2005, alors que Téhéran vient d’annoncer qu’il s’affranchissait de toute limite sur l’enrichissement d’uranium.
À l’étranger
Pour sa première en 2020, la Bourse de Tokyo a connu lundi une séance noire, plombée par les vives tensions dans le Golfe depuis l’assassinat par les Etats-Unis du puissant général iranien Qassem Soleimani, tandis que les Bourses chinoises ont été hésitantes. Les Bourses chinoises ont fini lundi en ordre dispersé.
Les tensions entre Téhéran et Washington, déjà fortes auparavant, sont montées de plusieurs crans d’un coup avec la mort vendredi de Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad.
Si l’Iran mettait à exécution ses menaces de représailles, les États-Unis frapperaient «rapidement et totalement en retour, et peut-être de manière disproportionnée», a assuré dimanche le président américain Donald Trump.
Téhéran a aussi annoncé dimanche qu’il ne se sentait plus tenu par aucune limite sur l’enrichissement d’uranium, semblant ainsi donner le coup de grâce à l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
«Les tensions géopolitiques devraient rester élevées dans les prochains jours, soutenant les prix du pétrole et laissant sur la défensive» les autres marchés, a commenté Ray Attrill, analyste de la National Australia Bank dans une note publiée lundi.
«Le yen fort a aussi pesé sur le marché» japonais lundi, a souligné Shinichi Yamamoto, courtier chez Okasan Securities. Considérée comme une valeur refuge, la monnaie japonaise a fortement progressé depuis vendredi face au dollar, un mouvement qui pénalise les valeurs nippones exportatrices.
À l’agenda
Au chapitre des statistiques, l’activité dans les services en Chine a connu en décembre son rythme de progression le plus faible depuis mai 2019.
Les autres enquêtes d’activité des directeurs d’achat dans les services, dits indices «PMI, publiés un peu partout ce lundi, vont passer au second plan», estime cependant M. Le Liboux.