Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mardi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 20 août 2019«Les investisseurs cherchent une nouvelle force motrice.»
La Bourse de New York hésite avant l’ouverture mardi matin, après deux séances consécutives de hausse, les yeux rivés sur le contexte géopolitique incertain.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,12%, à 26 088 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,07% à 7722 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,08% à 2921 points.
Contexte
Le conflit commercial qui oppose la Chine aux États-Unis a connu une accalmie lundi: l’administration Trump a accordé un nouveau répit au géant chinois des télécoms Huawei. Un geste qui «ne change rien» pour le géant chinois des télécoms, a toutefois assuré mardi le groupe, qui s’estime toujours «injustement traité» par Washington.
Désormais, «les investisseurs cherchent une nouvelle force motrice», observe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Car sur le front commercial, «il demeure improbable d’avoir une résolution rapide et il y a un risque réel que le président Trump tourne son attention vers l’Union européenne compte tenu de ses remarques de la semaine dernière selon lesquelles l’UE traite plus mal les États-Unis que la Chine quand il s’agit de commerce», explique l’analyste.
De son côté, «l’Europe joue gros cette semaine», entre l’Italie qui pourrait se retrouver sans gouvernement et le sommet du G7 ce week-end, écrit Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC. «Ce n’est pas le Brexit ou les négociations sino-américaines qui vont dominer l’agenda du jour sur les marchés. L’Italie sera en effet au centre de l’attention.»
Selon toute probabilité, le Premier ministre italien Giuseppe Conte démissionnera mardi, officialisant une tonitruante rupture entre la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 Etoiles, après seulement 14 mois de cohabitation.
Le marché a déjà digéré des informations de presse selon lesquelles l’Allemagne envisagerait un plan de relance budgétaire en cas de crise et d’autres selon lesquelles la Maison Blanche envisagerait des baisses d’impôts et de droits de douane pour éviter une entrée des États-Unis en récession.
À l’étranger
Les Bourses asiatiques ont terminé mardi dans des directions différentes, Tokyo ayant embrayé sur la lancée de Wall Street tandis qu’en Chine les investisseurs ont été plus attentistes, guettant de nouveaux développements dans les laborieuses tractations commerciales sino-américaines.
L’administration Trump a accordé lundi un nouveau répit au géant chinois des télécoms Huawei, qu’elle a placé sur liste noire en mai. Washington a prolongé de 90 jours une première période d’exemption à certains clients et fournisseurs américains de Huawei.
Cependant ce répit «ne change rien», a réagi mardi Huawei, s’estimant toujours «injustement traité» par Washington, qui soupçonne le groupe d’espionnage potentiel au profit de Pékin.
Ce geste n’a pas non plus ému les investisseurs en Chine parce qu’ils ont le sentiment que les décisions de Washington sont «inconstantes et imprévisibles», selon Zhang Qi, analyste chez Haitong Securities.
La retenue des investisseurs s’expliquait aussi par l’attente d’un discours vendredi du président de la Réserve fédérale américaine (Fed).
À l’agenda
L’unique indicateur économique à se mettre sous la dent sera celui des prix à la production allemande de juillet.
Surtout, «les investisseurs attendent le discours vendredi du patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powel (ndlr: au symposium de Jackson Hole dans le Wyoming) pour avoir des indices sur la direction de la politique monétaire américaine», souligne Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.
Avant cela, ils pourront analyser les comptes-rendus publiés mercredi par la Réserve fédérale américaine (Fed), puis jeudi par la Banque Centrale Européenne (BCE) sur leur précédente réunion de politique monétaire.