Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 06 mars 2019«Il y a assez peu d'interrogations sur l'état de la première économie mondiale.»
La Bourse de New York pourrait perdre un peu de terrain à l’ouverture mercredi matin, les investisseurs hésitant à aller de l’avant faute de nouvelles avancées concrètes sur le front commercial sino-américain, et dans l’attente de la réunion de la BCE jeudi.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en repli de 0,11% à 25 798 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,07 % %, à 7160,25 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,11% à 2788,50 points.
Contexte
«Le principal rendez-vous de la semaine pour les marchés est attendu demain avec la BCE. Au-delà, les marchés attendent l’annonce d’un accord entre les États-Unis et la Chine, ainsi que le vote promis la semaine prochaine à Westminster sur le Brexit», a résumé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
Des responsables britanniques ont discuté pendant quatre heures mardi à Bruxelles avec le négociateur de l’Union européenne Michel Barnier mais aucune annonce sur le résultat de ces discussions n’a été faite, à moins d’un mois de la date officielle du divorce.
«En attendant la réunion de la BCE, le marché devra se contenter des statistiques américaines même s’il y a, à l’heure actuelle, assez peu d’interrogations sur l’état de la première économie mondiale», a estimé pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
À l’étranger
Les Bourses de Hong Kong et de Shanghai ont de nouveau grimpé mercredi, confortant leurs gains des dernières séances, dans des marchés optimistes sur les discussions commerciales sino-américaines et rassérénés par l’annonce de rabais fiscaux en Chine pour relancer l’activité.
Empêtrée dans la guerre commerciale avec les États-Unis, la Chine s’est dite prête mardi à «livrer bataille» pour défendre sa croissance économique, le Premier ministre Li Keqiang dévoilant notamment une baisse d’environ 260 milliards d’euros des impôts et des charges sociales sur les entreprises.
Cette mesure, équivalant à 2% du PIB chinois, s’ajoute à un abaissement de trois points de la TVA pour les produits industriels, les transports et le bâtiment, afin de soutenir à tout prix une activité vacillante et une conjoncture morose.
«Ces mesures de relance du gouvernement peuvent être des facteurs de soutien à moyen terme pour les marchés, confirmant l’optimisme grandissant des investisseurs sur une tendance haussière» des Bourses, observe Zhang Yanbing, du courtier Zheshang.
De quoi gonfler le carburant d’une place shanghaïenne qui a déjà engrangé plus de 20% depuis début janvier, se reprenant vigoureusement après l’effondrement de l’année 2018, dopée notamment par l’espoir d’un accord commercial avec les Etats-Unis.
Sur ce front, la perspective d’un compromis de grande ampleur entre Pékin et Washington, à l’heure où s’intensifient les pourparlers, a cependant déjà été largement intégrée dans les cours des actions.
Le marché attend désormais des détails concrets pour continuer d’avancer, jugent certains analystes, soulignant le risque d’une déception qui pourrait faire douloureusement trébucher les Bourses.
«On anticipe un sommet mi-mars (entre les dirigeants des deux pays), mais si les négociateurs sont incapables de s’entendre pour finaliser la mise en oeuvre (d’un accord) et des mesures de contrôle, alors l’euphorie des marchés se fissurera», prévient Edward Moya, du courtier OANDA.
À l’agenda
Au menu du jour: les chiffres ADP des créations d’emplois dans le secteur privé pour février aux États-Unis, ainsi que ceux de la balance commerciale pour décembre.
Le Livre beige de la Fed, rapport de conjoncture de la banque centrale américaine pour le mois de mars, complètera le tableau. Il sera toutefois publié après la clôture des Bourses européennes.
«Le Beige Book (…) permettra de mieux cerner l’évolution économique régionale américaine mais, comme c’est souvent le cas, c’est l’enquête ADP qui éveillera le plus grand intérêt, bien que celle-ci soit un indicateur imparfait du rapport sur l’emploi américain attendu vendredi», a commenté M. Dembik.