Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 20 mars 2019«Des rumeurs sur les pourparlers sino-américaines affectent l'humeur du marché.»
La Bourse de New York devrait ouvrir proche de l’équilibre mercredi, les investisseurs replongeant dans l’incertitude des négociations commerciales sino-américaines avant la fin de la réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,05% à 25 892 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,01% %, à 7375,75 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,05% à 2835 points.
Wall Street a terminé en ordre dispersé mardi, hésitante à la veille de l’issue d’une réunion de la Banque centrale américaine (Fed).
Contexte
«Les indices devraient ouvrir en baisse ce matin dans l’attente de la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell», estiment les experts de Mirabaud Securities Genève.
Jerome Powell tiendra à 18H30 GMT un point presse après la publication du traditionnel communiqué.
La Fed devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés après avoir promis qu’elle serait « patiente » avant d’agir à nouveau sur les taux, mais ce sont ses nouvelles prévisions économiques qui vont attirer l’attention des marchés.
Jusqu’ici, deux relèvements des taux sont prévus cette année.
Par ailleurs, une information de Bloomberg selon laquelle les négociateurs chinois pourraient faire marche arrière sur certaines de leurs concessions dans le conflit commercial avec les Etats-Unis pourrait désarçonner les investisseurs.
«Des informations selon lesquelles les pourparlers sino-américains tournent au vinaigre ont atteint l’humeur du marché», relève Japser Lawler, analyste chez London Capital Group.
«Tout à coup, un accord commercial qui semblait imminent devient une question de mois, si tant est qu’il soit adopté tout court», ajoute-t-il.
Quoi qu’il en soit, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et le représentant au Commerce Robert Lighthizer se rendront à Pékin autour du 25 mars pour faire avancer les pourparlers en vue de nouer un accord dans les prochaines semaines.
«Si les deux parties parlent encore, il y a encore un espoir qu’un accord puisse être conclu», estime M. Lawler.
Les deux premières puissances économiques mondiales négocient âprement depuis janvier un accord pour en finir avec leur guerre commerciale enclenchée l’an passé, qui s’est matérialisée par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises.
Quant au Brexit, Bruxelles a prévenu qu’un report aurait «un coût économique et politique», au moment où la Première ministre britannique Theresa May s’apprête à envoyer une lettre à l’Union européenne demandant de repousser la date du divorce.
À dix jours de la date théorique de sortie de l’UE, et près de trois ans après le référendum de juin 2016 qui a décidé le Brexit, le pays et le parlement restent tout aussi divisés sur les formes que doit prendre le divorce: coupure nette et sortie sans accord pour les Brexiters, ou sortie ordonnée avec un accord de retrait et maintien de liens étroits.
À l’étranger
La Bourse de Hong Kong a trébuché mercredi après quatre séances de hausse tandis que Shanghai restait à l’équilibre, dans des marchés nerveux guettant la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et une percée dans les négociations commerciales sino-américaines.
Les investisseurs chinois restaient sur leurs gardes en surveillant les développements chaotiques du Brexit et en attendant de nouveaux éléments sur les pourparlers commerciaux entre Pékin et Washington.
Alors que l’optimisme à l’égard d’un éventuel accord entre les deux puissances dominait ces dernières semaines, l’enthousiasme des marchés s’est refroidi: des responsables américains ont ainsi rapporté des réticences de la Chine à promettre les changements structurels profonds que les États-Unis exigent, concernant notamment le respect de la propriété intellectuelle.
De son côté, Pékin s’inquiéterait de voir l’administration Trump maintenir ses surtaxes douanières punitives, même après un accord. Et la crise des Boeing 737 MAX, que la Chine pourrait se refuser à importer après le crash d’Ethiopian Airlines, complique la donne.
Mais surtout, tous les investisseurs avaient les yeux tournés vers la banque centrale américaine (Fed), qui achève mercredi une cruciale réunion de politique monétaire et devrait —selon les pronostics des analystes— confirmer un ralentissement de ses hausses de taux face à l’assombrissement économique.
À l’agenda
Outre la réunion de la Fed, les investisseurs suivront les chiffres de l’inflation en Grande-Bretagne (février).