Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 08 mai 2019«Les probabilités d'un accord entre Washington et Pékin vendredi s'amenuisent de plus en plus.»
La Bourse de New York semble hésitante avant l’ouverture mercredi matin, dans un contexte d’incertitudes sur l’issue des négociations commerciales avant une nouvelle phase délicate de pourparlers entre la Chine et les États-Unis.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,37% à 25 877 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,48% à 7637,75 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,41% à 2879 points.
Contexte
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la mise en œuvre, dès vendredi, d’une hausse des droits de douane sur 200 milliards d’importations chinoises, au moment où Washington et Pékin s’apprêtent à entamer une nouvelle phase délicate de négociations.
Seule consolation pour les marchés, qui s’étaient préparés à l’imminence d’un accord potentiel, Pékin a, malgré tout, confirmé que le vice-Premier ministre Liu He allait comme prévu diriger les tractations pour la partie chinoise, jeudi et vendredi à Washington.
Mais le négociateur en chef Robert Lighthizer a affirmé à des médias américains que les nouvelles sanctions seraient effectives à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi, sans dire si cela dépendait de l’issue des négociations.
Dans ce contexte, «les probabilités qu’il y ait un accord entre Washington et Pékin vendredi s’amenuisent de plus en plus», estiment les experts de Mirabaud Securities Genève.
«La crainte prépondérante est que la croissance mondiale sera touchée si les États-Unis et la Chine échouent à trouver un accord commercial», explique Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group. «Juste au moment où l’économie mondiale commençait à montrer de timides signes de stabilisation, un ralentissement plus prononcé est à nouveau sur la table», ajoute-t-il.
Même «les chiffres des importations et des exportations chinoises sont presque passés inaperçus en raison de la fixation du marché sur le conflit commercial, alors qu’ils sont d’habitude analysés de près pour obtenir des indices sur la santé de l’économie chinoise», souligne l’analyste.
L’excédent chinois avec les États-Unis, au cœur du différend entre les deux premières économies mondiales, est resté stable en avril à 21 milliards de dollars, contre 20,5 milliards de dollars le mois précédent.
L’excédent commercial du géant asiatique avec l’ensemble du monde a lui fondu de plus de moitié en avril par rapport au mois précédent (13,8 milliards de dollars contre 32,64 milliards en mars).
«La volatilité pourrait bien précipiter d’autres pertes sur les marchés actions, particulièrement si le président Trump suivait sa promesse de prélever des droits de douane additionnels à la fin de la semaine», souligne de son côté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
À l’étranger
L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 1,46% mercredi, plombé par les effets des dissensions commerciales sino-américaines qui durent depuis des mois et dont l’issue demeure incertaine.
Des discussions jugées déterminantes doivent se tenir entre Chinois et Américains jeudi et vendredi à Washington.
Le vice premier ministre Liu He va comme prévu diriger les tractations pour la partie chinoise.
Ces pourparlers doivent se tenir alors que le président américain Donald Trump a relancé la guerre commerciale avec Pékin en menaçant d’imposer dès ce vendredi de nouveaux droits de douane sur des produits chinois.
Les entreprises japonaises sont sensibles à ce bras de fer en tant que fournisseurs d’équipements industriels, de matériaux et de nombreux composants entrant dans des produits assemblés en Chine pour le marché américain.
Sans compter que le déséquilibre commercial entre les Etats-Unis et le Japon déplaît aussi à M. Trump.
À l’agenda
Du côté des indicateurs, l’agenda économique est dégarni, aujourd’hui.