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Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi

LesAffaires.com et AFP|Publié le 05 juin 2019

«Le discours de M. Powell a trouvé le juste équilibre, apaisant les marchés d'actions.»

La Bourse de New York pointe vers une ouverture en hausse mercredi matin, surfant sur sa progression la veille, même si la prudence restait de mise dans un environnement lourd de tensions commerciales et où les regards étaient tournés vers les banques centrales.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en hausse de 0,67% à 25 518 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, avance de 0,86% à 7241 points. Le S&P500, quant à lui, gagne 0,70% à 2824,25 points.

Contexte

«La hausse de Wall Street porte en elle les germes de sa possible baisse future. Plus Wall Street fera preuve de résistance, plus Donald Trump sera incité à durcir ses politiques protectionnistes, plus les conditions pour un retournement économique se mettront alors en place», souligne dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

«La Fed est ainsi piégée car elle est contrainte de faire miroiter un assouplissement de sa politique monétaire, ce qui soutient les marchés, confortant ainsi Donald Trump…», a-t-il complété.

Confortés par des propos du ministre chinois du Commerce laissant la porte ouverte au dialogue avec Washington, les marchés américains ont également profité mardi de propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, qui ont été perçus comme un signe que la Banque centrale américaine était prête à baisser ses taux si nécessaire.

«Nous surveillons de près l’impact que peuvent avoir les développements (dans le domaine de la guerre commerciale) sur les perspectives de croissance de l’économie américaine et, comme toujours, nous agirons de manière à soutenir l’expansion», a déclaré Jerome Powell mardi dans un discours prononcé à Chicago.

La Chine a de son côté annoncé mercredi avoir infligé une amende anti-monopole de 162,8 millions de yuans (20,9 millions d’euros) à une co-entreprise du constructeur automobile américain Ford.

De son côté, la Banque mondiale a révisé en baisse ses prévisions de croissance dans le monde pour 2019 et 2020 sous l’effet de la persistance des tensions commerciales, de l’accroissement de la dette publique ainsi que d’un ralentissement plus marqué que prévu dans plusieurs économies avancées.

À l’étranger

La Bourse de Tokyo a fini en très forte hausse mercredi après cinq séances négatives pour le Nikkei, dopée par des signaux jugés positifs sur le front commercial et des commentaires du patron de la Fed ouvrant la porte à une baisse des taux.

Le moral des investisseurs a aussi été soutenu par une stabilisation du yen, valeur refuge qui s’était fortement appréciée ces derniers jours: le dollar valait 108,02 yens, quasi inchangé par rapport à son cours à la fermeture mardi de la place tokyoïte. L’euro s’élevait quant à lui à 121,72 yens, contre 121,55 yens la veille.

Tokyo a enchaîné sur la même note positive que les Bourses européennes et Wall Street mardi.

Les investisseurs ont semble-t-il apprécié des déclarations du ministère chinois du Commerce estimant que le conflit commercial devait être résolu à travers un dialogue continu, a noté Mitsuhiro Shibata, chez Daiwa Securities.

Ils espèrent par ailleurs un accord entre les Etats-Unis et le Mexique pour éviter la mise en place des tarifs douaniers brandis par le président américain Donald Trump, «après des informations sur la fronde d’élus républicains», a souligné l’analyste.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a aussi aidé les marchés: l’institution, a-t-il dit, surveille «de près» les effets de l’intensification de la guerre commerciale et est, «comme toujours», prête à agir «de manière à soutenir l’expansion» en abaissant les taux.

«Le discours de M. Powell a trouvé le juste équilibre, apaisant les marchés d’actions» en confirmant que la Fed interviendra «si les tensions commerciales entravent la croissance économique aux États-Unis», a commenté dans une note Rodrigo Catril, analyste de la National Australia Bank.

À l’agenda

Plusieurs statistiques américaines viendront animer la séance, notamment les créations d’emplois dans le secteur privé pour le mois de mai (enquête ADP), l’indice d’activité dans les services pour ce même mois (ISM) ou encore le niveau hebdomadaire des stocks de pétrole.

La Fed publiera également son Livre beige, un rapport de conjoncture, après la clôture des marchés européens.