Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mercredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 12 juin 2019«Des interrogations entourent l’avenir des relations commerciales entre la Chine et les États-Unis.»
La Bourse de New York pointe vers une ouverture en baisse mercredi matin, dans un marché de nouveau gagné par la prudence, toujours attentif aux relations commerciales entre Washington et ses partenaires.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,17% à 26 022 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,35% à 7492,50 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,16% à 2882,25 points.
Contexte
Le marché newyorkais risque d’ouvrir «en légère baisse ce matin dans le sillage des interrogations qui continuent d’entourer l’avenir des relations commerciales entre la Chine et les États-Unis», ont estimé dans une note les analystes de Mirabaud Securities Genève.
Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a indiqué mardi que les Etats-Unis et la Chine n’annonceraient pas de traité commercial lors du sommet du G20 fin juin au Japon, où Donald Trump compte évoquer le sujet avec son homologue chinois Xi Jinping.
De son côté, le président américain a pressé Pékin de revenir aux termes de l’accord qui avait été trouvé début mai entre les deux parties, faute de quoi signer un texte n’aurait selon lui «aucun intérêt».
Washington veut non seulement réduire son gigantesque déficit commercial avec la Chine, mais aussi obtenir d’elle une série d’engagements sur le respect de la propriété intellectuelle, la fin des transferts forcés de technologie, ou l’abandon de subventions aux entreprises d’État.
«Une grande partie des gains récents semblent avoir été attribués au fait que les banques centrales ont changé d’orientation au cours des dernières semaines» et ont adopté un ton un peu plus accomodant «en ce qui concerne la prochaine hausse des taux d’intérêt», a souligné pour sa part Michael Hewson.
À l’étranger
La Bourse de Hong Kong a chuté de près de 2% mercredi alors que le centre de l’île est secoué par les manifestations contre un projet de loi controversé visant à autoriser les extraditions vers la Chine. En Chine continentale, l’indice composite de la Bourse de Shanghai a terminé en baisse de 0,56%, à 2909,38 points, tandis que l’indice de référence de la Bourse de Shenzhen perdait 0,64% à 1528,40 points.
«Les récents événements politiques à Hong Kong entament la confiance des investisseurs sur l’avenir du territoire», assure Sam Chi Yung, analyste du courtier Springwaters Financial Securities, cité par l’agence Bloomberg.
De violents affrontements ont opposé mercredi à Hong Kong policiers et manifestants, des dizaines de protestataires descendant dans la rue pour dénoncer le projet du gouvernement local d’autoriser les extraditions vers la Chine populaire.
Une manifestation monstre réunissant des centaines de milliers de personnes avait déjà eu lieu dimanche dans l’ex-colonie britannique, l’une des plus massives depuis la rétrocession du territoire à la Chine en 1997.
Selon ses détracteurs, le projet de loi d’extradition placera la population du territoire –administré de façon largement autonome– à la merci d’un système judiciaire chinois opaque et politisé par le Parti communiste. Des risques aussi redoutés par la communauté d’affaires, alors que les entreprises bénéficient à Hong Kong d’un régime juridique jugé indépendant et stable.
«L’incertitude sur les politiques locales va semer le trouble parmi les investisseurs, et pèsera sur les opérations boursières. Les investisseurs réfléchiront à rester ou non sur le marché, étant donné les événements locaux» et les développements de la guerre commerciale sino-américaine, a souligné Ronald Wan, de Partners Capital International, cité par Bloomberg.
À l’agenda
Le discours d’ouverture du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, lors de la 8e conférence sur les pays d’Europe centrale, orientale et du Sud-Est sera surveillé dans la matinée par les investisseurs.
L’inflation américaine pour le mois de mai est également particulièrement attendue. Également à l’agenda, le niveau hebdomadaire des stocks de pétrole aux États-Unis.
Avant l’ouverture des marchés, ils ont également pris connaissance de l’inflation en Chine qui a atteint le mois dernier son niveau le plus haut depuis février 2018, selon des statistiques officielles, sous l’impulsion notamment des prix de l’alimentaire dans un contexte de demande intérieure toujours fragile.