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Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi

LesAffaires.com et AFP|Publié le 08 mars 2019

«Le rebond des marchés est allé un peu loin ces dernières semaines.»

La Bourse de New York pointe vers une ouverture en recul vendredi, toujours affectée par les inquiétudes au sujet de la croissance mondiale, au lendemain de la nette révision à la baisse des prévisions de la Banque centrale européenne et de données inquiétantes sur l’économie chinoise.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en repli de 0,40% à 25 365 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,51% %, à 6992 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,40% à 2739 points.

Contexte

«Le rebond des marchés est allé un peu loin ces dernières semaines, alors même que l’environnement économique ne fournit pourtant pas la matière à une tendance durablement haussière», a observé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

N’attendant plus que 1,1% de croissance en 2019 pour l’ensemble de la zone et 1,6% en 2020 (contre 1,7% pour ces deux années lors des prévisions de décembre), la BCE a repoussé jeudi le moment de relever ses taux d’intérêt. Elle a promis de les maintenir à leur plus bas historique au moins «jusqu’à la fin» de cette année, alors qu’elle se fixait jusque là «l’été 2019» pour horizon.

Côté inflation, l’institution prévoit désormais 1,2% cette année et 1,5% l’an prochain, contre respectivement 1,6% et 1,7%.

La BCE a également annoncé le lancement d’une nouvelle vague de prêts géants et bon marché aux banques, entre septembre prochain et mars 2021, avec, à chaque fois, une échéance de deux ans.

En Chine, les exportations et les importations ont plongé bien plus que prévu en février, selon des chiffres officiels publiés vendredi, renforçant les inquiétudes vis-à-vis du géant asiatique, aux prises avec un ralentissement économique.

À l’étranger

La Bourse de Shanghai s’est effondrée de plus de 4% vendredi tandis que celle de Hong Kong perdait près de 2%, dans des marchés inquiets de l’assombrissement des perspectives économiques en Europe et de la chute du commerce extérieur chinois en février.

Cette chute brutale a des airs de douche froide en Chine après deux mois d’euphorie boursière: la place de Shanghai s’est envolée d’environ 20% entre début janvier et fin février, dopée par l’optimisme sur un accord commercial avec les Etats-Unis.

Mais cet enthousiasme s’est fissuré vendredi, avec l’amoncellement de nuages sur la conjoncture mondiale.

Ainsi, la Banque centrale européenne (BCE) a sabré jeudi ses prévisions pour la croissance en zone euro, tout en renforçant son soutien à l’économie: une décision inattendue qui traduit ses inquiétudes.

Dans la foulée, les places mondiales ont trébuché, Wall Street en tête, avant que les Bourses asiatiques ne lui emboîtent le pas.

Des statistiques décevantes sur le commerce extérieur chinois ont encore assombri le tableau vendredi: les exportations se sont effondrées de 20,7% sur un an en février, quatre fois plus qu’attendu, tandis que les importations aggravaient leur repli — avivant les craintes sur la santé économique du géant asiatique.

«Toutes ces variables, prises ensemble, commencent à dépeindre des perspectives beaucoup plus moroses de la conjoncture planétaire», a observé Lindsey Piegza, économiste du cabinet Stifel Nicolaus & Co, interrogée sur Bloomberg TV.

Et ce au moment où la contre-attaque du géant chinois des télécoms Huawei, qui a lancé une procédure judiciaire contre les Etats-Unis, semble par ailleurs compromettre l’avancée des pourparlers commerciaux sino-américains.

À l’agenda

Du côté des indicateurs, les investisseurs attendent tout particulièrement, comme d’habitude, le rapport mensuel sur l’emploi américain en février.