Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 31 mai 2019«Un nouveau front s'ouvre côté guerre commerciale.»
La Bourse de New York accuse le coup vendredi matin, violemment rattrapée par les craintes sur la croissance mondiale, alors que l’activité manufacturière s’essouffle en Chine et que les États-Unis ont ouvert un nouveau front contre le Mexique dans la guerre commerciale.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 1,10% à 24 914 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 1,44% à 7151 points. Le S&P500, quant à lui, perd 1,13% à 2759 points.
Contexte
«Les principaux indices sont dans le rouge ce matin, un nouveau front s’ouvre côté guerre commerciale, alors que Trump s’en prend désormais au Mexique et impose à partir du 10 Juin une augmentation de 5% des droits de douanes», a souligné dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
«Cette annonce pourra également remettre en question l’accord commercial signé entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ACEUM)», a-t-il complété.
Les droits de douane imposés au Mexique pourraient passer à 10% au 1er juillet et grimper de 5 points de pourcentage chaque mois jusqu’à la limite de 25% en octobre si le Mexique «n’arrête pas considérablement le flux d’étrangers illégaux passant par son territoire», a précisé le président américain dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
Une annonce de nature à renforcer les craintes déjà vives des investisseurs au sujet de la croissance mondiale, qui pâtit depuis plusieurs mois du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine.
Ce dernier a franchi cette semaine une nouvelle étape, Pékin ayant menacé de réduire ses exportations de terres rares, des métaux stratégiques pour les États-Unis, et accusé ces derniers de «terrorisme économique».
À l’étranger
Les Bourses chinoises ont terminé la semaine sur un nouveau repli, dans des marchés tétanisés par l’exacerbation des tensions commerciales mondiales après l’annonce de taxes douanières américaines ciblant cette fois le Mexique, et dans la foulée d’une contraction de l’activité chinoise.
Les investisseurs chinois restaient minés par l’escalade de la guerre douanière sino-américaine: Pékin a dénoncé vendredi «les mensonges» de Washington, après que le président Donald Trump a pointé l’«effet dévastateur» des tensions douanières sur l’économie du géant asiatique.
De plus, après le durcissement de la guerre douanière avec la Chine, l’administration Trump a haussé le ton face au Mexique avec l’annonce de taxes douanières, accusant le pays de laxisme sur l’immigration.
«Les marchés restent nerveux, ne voyant s’esquisser rien de constructif sur le front commercial d’ici le sommet du G20 (de fin juin), où le président Trump rencontrera son homologue chinois Xi Jinping», décrypte Edward Moya, analyste du courtier Oanda.
«Plus la guerre commerciale se prolonge, et plus l’effritement de la croissance mondiale sera prononcé», avertit-il.
«Les investisseurs sont sans boussole, aucun signal ne montrant d’issue à la guerre commerciale. Le marché reste volatil, car on estime que la stratégie d’isolement de la Chine va persister», observe Zhang Qi, analyste du courtier Haitong Securities.
À contre-courant du marché hongkongais, le géant technologique Tencent, poids lourd de la cote, a cependant réussi à résister (+0,49% à 326 dollars hongkongais).
En Chine continentale, les marchés étaient de surcroît assombris par la publication d’un indicateur officiel montrant une nouvelle contraction de l’activité manufacturière dans le pays après plusieurs mois d’expansion. «Cela a avivé les inquiétudes sur l’essoufflement économique», note M. Zhang.
À l’agenda
Les indicateurs publiés dans la nuit en Chine, où l’activité manufacturière s’est à nouveau contractée en mai, après plusieurs mois d’expansion, ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs.
Un haut responsable de la Fed a d’ailleurs indiqué jeudi que la Banque centrale américaine pourrait envisager une baisse des taux d’intérêt en cas de ralentissement plus marqué que prévu ou en cas de faiblesse persistante de l’inflation, même si l’économie américaine reste «dans une très bonne forme».
L’agenda de ce vendredi sera assez dense avec les chiffres de l’inflation d’avril aux États-Unis (indice PCE), qui seront scrutés de près.