Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 06 novembre 2020(Photo: 123RF)
Les Bourses mondiales s’essoufflaient vendredi, rattrapées par des prises de bénéfices, à l’issue d’une première semaine de novembre faste, en attendant les chiffres de l’emploi américain et en espérant connaître enfin le résultat du scrutin présidentiel aux États-Unis.
Les marchés américains étaient attendus en recul: les contrats à terme perdaient 0,14 % sur le Dow Jones Industrial Average, 0,31 % sur l’indice élargi S&P 500 et 0,54% sur le Nasdaq.
Vers 8H40, les Bourses européennes conservaient la prudence adoptée dès l’ouverture : Francfort se repliait de 0,67 %, Paris de 0,56 % et Londres de 0,36 %.
La séance a été mitigée en Asie: la Bourse de Tokyo a encore grimpé vendredi (+0,91 %), celle de Hong Kong progressant à peine (+0,07 % pour l’indice Hang Seng) tandis que l’indice composite de Shanghai a perdu 0,24 %.
Les marchés actions connaissaient une baisse de tension après s’être réjouis ces derniers jours, dans le sillage de Wall Street, de la perspective d’un Congrès divisé.
Cette probable configuration politique leur laisse espérer que des hausses d’impôt pour les entreprises et les hauts revenus seront remises à plus tard ou que de nouvelles réglementations auront plus de mal à voir le jour, d’autant plus dans le contexte de la crise sanitaire.
Sur l’ensemble de la semaine écoulée, le Nikkei s’est ainsi envolé de 5,9 %. Le Dax et le CAC 40 affichaient quant à eux un gain hebdomadaire de près de 7 %.
Le monde attend toujours le résultat de l’élection présidentielle américaine où le candidat démocrate Joe Biden est en meilleure position et cherche à savoir de quel côté va pencher le Congrès.
« Si le Sénat reste sous contrôle républicain, comme il est très probable, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une initiative démocrate un peu radicale sera combattu. Cela vaut pour les nominations aux postes clé de l’administration, la politique fiscale, la réglementation, l’assurance-maladie, les enjeux environnementaux », selon une analyse d’Oddo BHF.
Qu’en est-il du plan de relance ?
Ce cas de figure « réduira la probabilité d’un plan de soutien budgétaire de grande ampleur » d’un côté, mais de l’autre, « mettra à nouveau la pression sur la Fed pour qu’elle soutienne la reprise par le biais d’une expansion de son plan massif d’achats d’actifs, ce qui portera encore les marchés d’actions », prévient Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.
Jeudi soir, la Réserve fédérale américaine a laissé ses taux inchangés, mais a réaffirmé qu’elle ferait le nécessaire pour soutenir l’économie américaine dont le rebond fragile pourrait être ébranlé par les effets de la deuxième vague de Covid-19.
En plein suspense électoral, les États-Unis viennent encore d’enregistrer un record de nouveaux cas de Covid-19, une augmentation également observée en Europe où des mesures de confinement mettent en danger la croissance pour le dernier trimestre.
Plus que les incertitudes politiques, « les principaux moteurs de marché restent les inquiétudes liées aux risques croissants pour les économies, et leur reprise actuelle, provoqués par la puissante deuxième vague de Covid-19, combinés à l’absence de soutien fiscal et monétaire supplémentaire », commente Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades.
Les investisseurs craignent également que les chiffres de l’emploi américain d’octobre qui seront publiés dans l’après-midi montrent une nouvelle détérioration.
« L’absence d’accord de relance entre républicains et démocrates fait craindre un bond brutal du chômage en novembre alors que les mesures de soutien à l’emploi arrivent à expiration », souligne Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Sur le marché de la dette, les taux souverains des pays les mieux notés se détendaient dans une réponse au mouvement d’aversion au risque.
Vers 7H00, le dollar perdait 0,45 % face à l’euro, à 1,1881 dollar pour un euro, et cédait 0,25 % face au yen, à 103,22 yens pour un dollar.
Très volatil cette semaine avec l’élection américaine en ligne de mire, le marché du pétrole était dans le rouge : vers 08H40 le prix du baril de brut américain WTI pour livraison en décembre lâchait 2,14 % à 37,96 dollars et celui du baril de Brent londonien pour janvier perdait 1,98 % à 40,12 dollars.