Bourse: importantes pertes à Wall Street et Toronto
LesAffaires.com et AFP|Publié le 25 février 2021(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a lourdement chuté jeudi dans un marché de plus en plus inquiet du rythme de progression du taux des bons du Trésor américains à 10 ans, qui a atteint un plus haut en un an.
La Bourse de Toronto a elle aussi terminé largement dans le rouge, plombé par les secteurs de la santé et des ressources naturelles.
Les indices
260 Toronto, le S&P/TSX a perdu 199 points, ou 1,41%, à 18 223 points.
À New York, le S&P 500 a cédé 96 points, ou 2,45%, à 3 829 points.
Le Dow Jones a diminué de 559 points, ou de 1,75%, à 31 402 points.
Le Nasdaq a reculé de 478 points, ou de 3,52%, à 13 119 points.
Le dollar canadien laissait aller 0,71%, à 0,793 $US.
Le pétrole a grappillé 0,11$US, ou 0,17%, à 63,33 $US.
L’or a baissé de 27,10 $US, ou de 21,51%, à 1770,80 4US.
Le contexte
« Le mouvement rapide de hausse des rendements obligataires semble troubler les investisseurs tout en mettant sous pression des secteurs axés sur la croissance, notamment celui des technologies de l’information », soulignent les experts de Charles Schwab.
Le taux à 10 ans sur les obligations d’État américaines a atteint jeudi un pic à 1,61 %, un niveau plus vu depuis février 2020. Il s’est ensuite un peu replié, mais évoluait toujours autour de 1,50 % en fin de journée.
Le taux à 30 ans progressait également, s’établissant à 2,28 %.
Les rendements obligataires évoluent en sens inverse des prix. Une hausse des taux est donc le synonyme d’un important mouvement de vente des bons du Trésor.
Les investisseurs se séparent généralement de leurs obligations lorsqu’ils anticipent une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed).
Si le patron de la Fed, Jerome Powell, a encore répété cette semaine qu’il n’avait pas l’intention de toucher au niveau actuel du loyer de l’argent, compris dans une fourchette entre 0 % et 0,25 %, de nombreux acteurs du marché estiment que le responsable pourrait être contraint de changer d’approche en cas de surchauffe de l’économie.
Une hausse rapide des prix, provoquée par une forte reprise de la croissance, pourrait en effet pousser la banque centrale américaine à rehausser ses taux directeurs afin de juguler l’inflation.
Directement concernés par une hausse des taux d’emprunt, susceptible de freiner leur croissance et leur capacité d’investir, les piliers américains de la tech ont souffert jeudi à Wall Street: Apple, Amazon, Alphabet et Facebook ont tous chuté de plus de 3 %.
Parmi les autres valeurs du jour, GameStop est monté de 19 % après avoir déjà vu son prix plus que doubler la veille.
La progression du revendeur de jeux vidéo s’est tassée en fin de séance, mais le groupe a tout de même bénéficié d’une poussée d’achats spéculatifs, qui rappelle les mouvements observés fin janvier à Wall Street.
Twitter est monté de 3,71 % après avoir affiché son objectif de doubler ses revenus d’ici fin 2023 et de compter à cette date 315 millions d’usagers actifs quotidiens dits « monétisables ».
Pfizer a gagné 1,99 % après une étude de très grande ampleur réalisée en Israël montrant que le vaccin de l’entreprise était efficace à 94 % contre les cas symptomatiques de COVID-19.
Moderna a pris 2,48 % après avoir très largement dépassé les attentes pour son chiffre d’affaires trimestriel et prévu des revenus de plus de 18 milliards de dollars cette année issus de la vente de son vaccin contre la COVID-19.