Bourse: le «shutdown» déstabilise Wall Street, hésitante
LesAffaires.com et AFP|Publié le 24 janvier 2019REVUE DES MARCHÉS. Les résultats d'entreprises sont bien reçus, mais le commentaire du secrétaire américain inquiète.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a terminé en ordre dispersé jeudi après avoir hésité tout au long de la séance sur la direction à suivre entre des résultats d’entreprises de bonne tenue et des commentaires peu encourageants sur les négociations avec la Chine.
Indices
Le S&P/TSX de Toronto a avancé de 0,48% ou 72 points, à 15 280 points.
Le Dow Jones de Wall Street a laissé aller 0,09%, ou 21 points, à 24 553 points.
Le Nasdaq a gagné 0,68%, ou 47 points, à 7 073 points.
Le S&P 500 a pris 0,24%, 3 points, à 2 642 points.
Contexte
Comme le Dow Jones, il a oscillé entre pertes et gains pendant une bonne partie de la séance.
« Après la belle progression des indices enregistrée en début d’année, le marché attend le prochain élément qui le fera vraiment bouger, qu’il soit haussier ou baissier », a estimé Adam Sarhan de la société d’investissement 50 Park Investment.
« Les résultats d’entreprises sont en demi-teinte et on n’a pour l’instant aucune visibilité sur le shutdown », l’impasse budgétaire qui paralyse une partie des administrations fédérales depuis plus d’un mois, a-t-il notamment remarqué.
Les investisseurs n’ont pas non plus beaucoup plus d’informations sur les négociations commerciales en cours entre les États-Unis et la Chine.
Selon le secrétaire américain du Commerce Wilbur Ross, les deux parties ont « effectué un grand travail préliminaire » à la venue à la fin du mois à Washington d’une délégation chinoise, mais sont encore très loin « de trouver une solution ».
Les investisseurs ont tout de même salué avec enthousiasme les chiffres de la compagnie aérienne American Airlines (+6,35 %) et de ses concurrentes Southwest Airlines (+6,25 %) et JetBlue (+5,10 %).
Ils ont aussi bien reçu les résultats du fabricant de composants électroniques Texas Instruments (+6,91 %) et du constructeur automobile Ford (+3,12 %).
La performance de la compagnie pharmaceutique Bristol-Myers Squibb a en revanche déçu (-1,88 %).
Emploi dynamique
« La saison des résultats pour l’instant s’avère plutôt solide », a estimé pour sa part Kate Warne de la société de conseil financier Edward Jones. « Les investisseurs surveillent particulièrement les prévisions des dirigeants et ces dernières sont certes prudentes, mais plutôt positives dans leur ensemble, ce qui apporte du soutien au prix des actions », a-t-elle ajouté.
Toutefois, « ces bonnes nouvelles du côté des entreprises sont atténuées par des nouvelles liées au contexte économique, tout ce qui concerne les négociations avec la Chine en particulier, comme ce matin par exemple les commentaires du secrétaire américain au Commerce, ou le fait que Mario Draghi reconnaisse que les risques pesant sur l’économie européenne ont augmenté », a souligné la spécialiste.
« Les indices devraient encore monter cette année, mais le chemin sera plus chaotique », a-t-elle anticipé.
Du côté des indicateurs, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis sont tombées jeudi à leur plus bas niveau depuis presque 50 ans. Ces bons résultats reflètent le dynamisme du marché de l’emploi américain, mais ne comptent pas encore la totalité des fonctionnaires fédéraux qui, affectés par le « shutdown », se sont inscrits temporairement au chômage.
Parmi les valeurs du jour figurait aussi le fournisseur d’électricité californien PG&E. Plombée depuis sa mise en cause en octobre dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord de la Californie en 2017 et 2018, son action a bondi de 24,91 % jeudi alors que l’entreprise a été blanchie par les autorités de la responsabilité d’un incendie, le « Tubbs Fire » dans le comté de Sonoma, en 2017.
Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt sur la dette à dix ans reculait vers 21H30 GMT à 2,712 %, contre 2,741 % mercredi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,031 %, contre 3,062 % la veille.