(Illustration: Camille Charbonneau)

Toronto — Le principal indice boursier canadien a perdu près de 300 points mardi dans une baisse généralisée menée par l’énergie et les métaux de base, tandis que les marchés américains ont également glissé avant la prochaine décision de la banque centrale sur les taux d’intérêt.

Après plusieurs mois de mouvement haussier relativement ininterrompu à Wall Street, le mois d’avril a été marqué par une volatilité accrue, les récentes données économiques obligeant les investisseurs à repenser leurs attentes en matière de baisse des taux d’intérêt, mentionne Ilana Schonwetter, conseillère en investissement et gestionnaire de portefeuille chez Blueshore Financial.

«Nous semblons vivre à une époque où nous sommes très réactifs aux données dès qu’elles nous parviennent», affirme-t-elle, qu’il s’agisse de données économiques ou de bénéfices.

Il s’agit du pire mois du marché américain depuis septembre, avec une diminution du S&P 500 de 1,6%, du Dow Jones de 1,5% et du Nasdaq de 2%.

Une autre donnée économique mardi a contribué à déclencher une journée de baisse pour les actions. Un nouveau rapport montre que les salaires et les avantages sociaux des travailleurs américains ont augmenté plus rapidement au cours des trois premiers mois de 2024, une tendance qui pourrait contribuer à une hausse de l’inflation.

Des données économiques plus solides que prévu pourraient forcer la Réserve fédérale américaine à maintenir son taux directeur stable au lieu de commencer à le baisser.

La résilience de la part du marché du travail rend la dernière étape de la lutte contre l’inflation plus difficile, soutient Mme Schonwetter.

Mercredi, la dernière décision sur les taux d’intérêt de la Fed sera annoncée. Il est très peu probable que la banque centrale américaine annonce une baisse. Les investisseurs écouteront le langage utilisé par les responsables, selon Mme Schonwetter, dans l’espoir qu’ils donneront une indication sur le moment où ils envisagent de commencer à réduire leurs taux.

«C’est juste une question de savoir quand ils commenceront à couper», dit-elle.

Au Canada, la voie est moins trouble. Le dernier rapport sur le PIB révèle que l’économie a progressé de 0,2% en février, perdant son élan après un bon début d’année.

Les données économiques récentes soutiennent un début de réductions en juin de la part de la Banque du Canada, avance Mme Schonwetter.

Aux États-Unis, même une réduction en septembre est «discutable», affirme-t-elle.

Alors que les bénéfices continuent d’affluer, les investisseurs sont particulièrement attentifs aux prévisions des entreprises pour les mois à venir, affirme Mme Schonwetter. Elle note les réactions très différentes du marché à la dernière publication sur les résultats de Meta par rapport à celles de la société mère de Google, Alphabet, et celles de Microsoft.

Les prévisions de revenus tièdes de Meta ont entraîné une baisse du cours de son action, tandis qu’Alphabet et Microsoft ont vu leurs actions augmenter après avoir publié leurs bénéfices.

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Amazon est également un indicateur important de la situation des consommateurs, précise Mme Schonwetter.

– Avec l’Associated Press

Rosa Saba, La Presse Canadienne

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