REVUE DES MARCHÉS. La Fed devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a clôturé en ordre dispersé mercredi, partagée entre la satisfaction de voir un coup d’arrêt aux hausses de taux de la Fed cette année, mais inquiète du ralentissement économique que révèle la prudence de l’institution à l’issue de sa réunion.
Indices
À New York, le Dow Jones a laissé aller 141 points, ou 0,55%, à 25 745 points.
Le S&P 500 a reculé de 8 points, ou de 0,29%, à 2 824 points.
Le Nasdaq a gagné 5 points, ou 0,07%, à 7 728 points.
À Toronto, le S&P/TSX a perdu 20 points, ou 0,13%, à 16 167 points.
Contexte
Après avoir passé une bonne partie de la séance en baisse, les indices se sont brusquement relevés à la parution d’un communiqué de la banque centrale américaine (Fed) qui dévoilait les conclusions de sa réunion de politique monétaire de deux jours.
Celle-ci a drastiquement changé de cap en renonçant à relever les taux d’intérêt cette année, après avoir initialement prévu deux hausses de taux en 2019.
«Les investisseurs se sont précipités et se sont surtout intéressés au fait que la Fed était encore plus accommodante», a noté Patrick O’Hare de Briefing.
Or la position de la Fed «appelle à prendre ses précautions sur ce que cela implique réellement concernant l’économie», a ajouté le spécialiste.
Car l’institution dirigée par Jerome Powell a noté comme raison à sa prudence sur les taux la perspective d’un ralentissement plus marqué de la croissance aux États-Unis et une inflation toujours plus contenue.
Des données récentes montrent, au premier trimestre, un accroissement plus faible des dépenses des ménages, traditionnel moteur de l’économie américaine, ainsi que des investissements moins importants, explique également la Fed.
La banque centrale table désormais sur une expansion de 2,1% pour 2019 contre 2,3% estimée en décembre. L’inflation devrait, elle, atteindre 1,8% contre une projection de 1,9% précédemment.
La pause sur les taux a également eu pour effet de faire nettement reculer les rendements sur le marché obligataire: le taux d’intérêt sur la dette à 10 ans évoluait à 2,530% en fin d’après-midi, contre 2,612% mardi soir, au plus bas depuis janvier 2018.
Celui sur la dette à 30 ans s’affichait à 2,968% contre 3,022% la veille.
Ces taux évoluent généralement de pair avec les perspectives d’inflation et de croissance aux États-Unis.
Également facteur de modération mercredi, le président américain Donald Trump a affirmé que les tarifs douaniers punitifs, qu’il a imposés à la Chine pour la forcer à négocier un accord commercial, pourraient rester «en place pour une période conséquente».
Ces affirmations ont tranché avec la rhétorique optimiste utilisée ces derniers jours par l’administration américaine pour caractériser les relations entre les deux plus grandes économies au monde, en pleine guerre commerciale.