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La Bourse de Toronto termine en baisse de plus de 500 points

lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Mis à jour le 02 août 2024

La Bourse de Toronto termine en baisse de plus de 500 points

(Photo: Getty Images)

Le principal indice boursier du Canada a chuté vendredi alors que les principaux indices couvrant l’énergie, la technologie et la finance ont tous trébuché.

La Bourse de New York a sévèrement trébuché vendredi, effrayée par des chiffres de l’emploi pire que prévu aux États-Unis, faisant craindre un ralentissement de la première économie mondiale.

Les indices boursiers à la fermeture

Contexte

Les rendements obligataires ont fondu, laissant présager que la réserve fédérale (Fed) pourrait avoir bientôt besoin de réduire ses taux plus drastiquement qu’attendu.

Le taux de chômage américain en juillet a augmenté plus que prévu à 4,3% contre 4,1%, a annoncé le ministère du Travail avant l’ouverture des marchés.

C’est le plus haut taux de sans-emplois depuis octobre 2021, représentant 352 000 chômeurs de plus à 7,2 millions.

De plus, 114 000 emplois seulement ont été créés le mois dernier, contre 179 000 le mois d’avant (un chiffre révisé en forte baisse) et 185 000 prévus.

«Ce rapport sur l’emploi est si faible que cela pourrait changer les données pour la Fed. Le marché croit maintenant, à 60%, aux chances d’une baisse des taux de 50 points de base en septembre ET en novembre», a commenté Chris Low de FHN Financial.

Cela représente un changement brutal d’état d’esprit du marché, puisque jusqu’ici les investisseurs anticipaient plutôt une baisse de 25 points de base en septembre.

Du côté du marché obligataire, les rendements chutaient de façon spectaculaire, anticipant les besoins de l’économie pour des taux plus bas.

Le taux à dix ans sur les bons américains du Trésor s’enfonçait à 3,79%, au plus bas depuis plus d’un an, contre 3,93% la veille et 4,15% en début de semaine.

Le taux à deux ans, le plus influencé par celui de la Réserve fédérale, tombait à 3,94% contre 4,14% la veille.

Cette détérioration du marché de l’emploi, la contraction prolongée de l’activité manufacturière (ISM) et les propos du patron de la Fed Jerome Powell mercredi reconnaissant d’avance être désormais plus soucieux de l’emploi que de l’inflation «ont suscité un changement psychologique dans le marché», a estimé Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.

«Passe-t-on de l’espoir de parvenir à un atterrissage en douceur à la crainte d’un atterrissage brutal», c’est-à-dire une récession?

Pour Art Hogan de B.Riley Wealth Management au contraire, «le marché a surréagi».

«Les investisseurs sont prêts à tirer d’abord et poser des questions après», a ajouté l’analyste interrogé par l’AFP, soulignant que «le marché de l’emploi est resté solide au cours des trois derniers mois et que les résultats de société, dans l’ensemble, sont bons».

Sur la semaine, le Dow Jones a perdu plus de 2% et le Nasdaq plus de 4%.

À la cote, le fabricant de microprocesseurs Intel (INTC) s’est effondré de 26,06% à 21,48 dollars américains ($US), plombant le Nasdaq, après des résultats décevants tant pour le chiffre d’affaires que pour le bénéfice du deuxième trimestre.

Le groupe a perdu au passage, sur le papier, quelque 32 milliards de dollars américains (G$US) de valorisation boursière.

Intel a annoncé la suppression de 15 000 emplois, soit 15% de ses effectifs, pour économiser à terme 10G$US de coûts d’exploitation.

Amazon (AMZN), une des plus grosses capitalisations de Wall Street, membre du Nasdaq et du Dow Jones, enfonçait les indices, cédant 8,78% à 167,90$US.

Le géant du commerce en ligne et du cloud (informatique a distance) a certes doublé son bénéfice, mais son chiffre d’affaires a déçu.

Les titres de Snap (SNAP), la maison mère de Snapchat, ont fondu de 26,93% à 9,36$US. Le groupe a réduit ses pertes à 249 millions de dollars américains (M$US) au deuxième trimestre, contre 377 millions il y a un an, mais ses prévisions pour le trimestre en cours ont déçu le marché.

Chevron (CVX, -2,67% à 148,55$US) a vu son bénéfice net reculer sous l’effet d’une baisse des marges de raffinage. Le chiffre d’affaires a lui progressé de 4,7% à 51,18 milliards de dollars, supérieur aux attentes.