REVUE DES MARCHÉS. La Banque centrale européenne a renforcé ses mesures de soutien.
REVUE DES MARCHÉS. Wall Street a terminé dans le rouge jeudi, rattrapée par les craintes sur la croissance mondiale après les prévisions moroses de la Banque centrale européenne (BCE) sur la santé de son économie.
Indices
Le S&P/TSX de Toronto a laissé aller 0,22 %, ou 35 points, à 16 056 points.
Le Dow Jones a flanché de 0,78 %, ou 200, à 25 473 points.
Le Nasdaq a reculé de 1,13 % ou 84 points, à 7 421 points.
Le S&P 500 a baissé de 0,81 %, ou 22 points, à 2 748 points.
Contexte
« Pour une fois, on observe une certaine contagion des marchés européens au marché américain », a remarqué Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. « La forte révision à la baisse des prévisions de croissance de la BCE a certainement eu un effet sur la psychologie des investisseurs. »
L’institution de Francfort n’attend plus en effet que 1,1 % de croissance en 2019 en zone euro et 1,6 % en 2020, contre 1,7 % pour les deux années lors de ses précédentes prévisions communiquées en décembre.
Certes, la BCE a renforcé ses mesures de soutien, en reportant la hausse de ses taux directeurs au plus tôt en 2020 et en lançant une nouvelle vague de prêts géants et bon marché aux banques.
Mais « les marchés ont déjà totalement assimilé l’idée que la politique monétaire serait accommodante pendant très longtemps », a estimé M. Volokhine.
« On commence en revanche à voir émerger la crainte d’une +japonisation+ de l’Europe, avec une zone géographique sans croissance pendant extrêmement longtemps malgré des taux à zéro ou des taux négatifs », a-t-il ajouté.
A cette crainte d’une économie atone en zone euro, de nature à freiner encore plus la croissance mondiale, s’est ajouté le net renforcement du dollar.
Le billet vert est en effet monté jeudi à son plus haut niveau depuis juin 2017 face à l’euro ainsi que face à un panier composé des principales devises.
« Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les exportations américaines », a remarqué M. Volokhine.
Négociations en suspens
Plusieurs facteurs ont aussi continué à peser sur l’état d’esprit des courtiers, selon Patrick O’Hare de Briefing: le fait que les négociations entre les États-Unis et la Chine sont toujours en suspens, l’incapacité du S&P 500 à se hisser durablement au-dessus du seuil des 2 800 points, la performance « déconcertante » de l’indice relatif aux transports, le Dow Jones Transportation Average, en baisse depuis dix séances, ou celle de l’indice regroupant les moyennes entreprises, le Russell 2000, de nouveau sous sa moyenne des 200 derniers jours.
La déprime a touché l’ensemble des secteurs, affectant au sein du Dow Jones aussi bien Caterpillar (-1,51 %), que Chevron (-1,29 %) ou Microsoft (-1,22 %).
D’autres grands noms de la tech étaient aussi sous pression, comme Amazon (-2,58 %), Facebook (-1,96 %) ou Netflix (-1,95 %).
Amazon a fait part de son intention de fermer ses 87 magasins éphémères aux États-Unis après une année d’expérimentation.
Il a par ailleurs été annoncé que la coentreprise lancée début 2018 par Amazon avec la banque JPMorgan Chase (-0,72 %) et la société de portefeuille du milliardaire Warren Buffett, Berkshire Hathaway (-0,68 %), pour proposer à leurs salariés et leurs proches (1,2 million de personnes au total) un système de protection sociale alternatif, serait baptisée Haven, qui signifie « le refuge ».
La chaîne de supermarchés Kroger a chuté de 9,95 % après avoir fait part d’un repli de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre de plus de 9 %.
La chaîne de librairies Barnes & Noble a aussi plongé, de 12,65 %, après avoir dévoilé des prévisions inférieures aux attentes dans le sillage de ventes décevantes pendant la période des fêtes de fin d’année.
Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt sur la dette à dix ans évoluait vers 16H30 à 2,639 %, contre 2 ,693 % mercredi à la clôture, et celui sur la dette à 30 ans à 3,025 %, contre 3,070 % la veille.