Bourse: Wall Street finit en baisse
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 01 novembre 2022(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, morose à l’idée que la banque centrale américaine (Fed) pourrait ne pas ouvrir la porte mercredi à une décélération de la hausse des taux, dissuadée par des données macroéconomiques américaines encore robustes.
La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, enregistrant un gain de plus de 90 points après avoir été incommodée par un problème technique qui a forcé l’interruption des échanges en début de séance.
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Les indices boursiers à la fermeture
À Toronto, le S&P/TSX a haussé de 91,57 points (+0,47%) à 19 517,71 points.
À New York, le S&P 500 a reculé de 15,88 points (-0,41%) à 3 856,10 points.
Le Nasdaq a cédé 97,30 points (-0,89%) à 10 890,85 points.
Le DOW a reculé de 79,75 points (-0,24%) à 32 653,20 points.
Le huard a lâché 0,0007$ US (-0,1005%) à 0,7337$ US.
Le pétrole a terminé en hausse de 2,04$ US (+2,36%) à 88,57$ US.
L’or a récolté 10,30$ US (+0,63%) à 1 651,00$ US.
Le bitcoin a haussé de 56,68$ US (+0,28%) à 20 468,82$ US.
Le contexte
Malgré une ouverture dans le vert, la place new-yorkaise est bien vite passée en négatif après la publication d’une série de chiffres macroéconomiques américains.
Les offres d’emploi ont fait un bond inattendu en septembre (+437 000), après avoir enregistré une forte contraction en août, tirées par le secteur des services, selon le ministère du Travail.
Cette accélération «signale que la demande de travail est toujours très importante» et que «les tensions sur le marché de l’emploi ne diminuent pas malgré le resserrement monétaire en cours», a analysé Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics, dans une note.
Par ailleurs, les dépenses de construction ont augmenté de 0,2% sur un mois en septembre, alors que les économistes attendaient une baisse, et l’indice ISM d’activité manufacturière est ressorti à 50,2%, au plus bas depuis mai 2020 mais mieux que les 50,0% anticipés.
Ces données ont alimenté la crainte de voir la Fed, qui communiquera mercredi et devrait remonter son taux directeur de 0,75 point de pourcentage, rester sur sa ligne d’un resserrement monétaire à marche forcée alors que les investisseurs s’étaient mis à espérer l’amorce d’une décélération.
«Il y a de l’inquiétude que la Fed ne nous donne rien» qui permette d’entrevoir un changement de braquet, voire la fin du cycle de hausses de taux, a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial.
Les opérateurs accordent désormais une probabilité de plus de 50% à un nouveau relèvement de 0,75 point de pourcentage en décembre, qui serait le cinquième d’affilée.
Les banquiers centraux «veulent voir [le marché du travail] aller dans la direction opposée» de celle qu’il prenait encore en septembre, selon l’indicateur publié mardi, a insisté Quincy Krosby.
Seul élément de nature à apaiser la Fed, l’industrie manufacturière américaine a vu les prix des matières premières baisser en octobre, une première depuis mai 2020.
«Même si c’est toujours satisfaisant de voir l’inflation se calmer, on aimerait aussi voir le marché du travail ralentir», a tempéré Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Sur le marché obligataire, le taux des emprunts d’États américains à 3 mois, qui rend compte des anticipations en matière de politique monétaire à court terme, est monté mardi à son plus haut niveau depuis 15 ans, à 4,11%.
Il est désormais supérieur au taux à 10 ans, un phénomène rare, qui a précédé les huit dernières récessions, depuis les années 60.
Le raffermissement des taux obligataires a affecté les valeurs technologiques, sensibles aux conditions de crédit car elles ont souvent d’importants besoin de financement pour alimenter leur croissance.
Apple (AAPL, -1,75% à 150,65$ US), Microsoft (MSFT, -1,71% à 228,17$ US), Amazon (AMZN, -5,52% à 96,79$ US) et Alphabet (GOOGL, -4,27% à 90,47$ US), qui pèsent quasiment 35% de l’indice Nasdaq à eux quatre, ont tous été sanctionnés.
Ailleurs à la cote, les sociétés chinoises cotées à New York ont profité de rumeurs d’une possible sortie, en Chine, de la politique zéro-Covid, qui a plombé l’activité du pays, sans pour autant juguler totalement les foyers d’infection.
Les géants chinois d’internet Alibaba (9988, +3,59% à 66,10$ HK) et JD.com (9618, +3,08% à 157,30$ HK) ont ainsi mis le nez à la fenêtre.
Au tableau des valeurs, le laboratoire Pfizer a été recherché (PFE, +3,14% à 48,01$ US) après avoir relevé sa prévision de ventes de vaccins anti-Covid pour 2022, à 34 milliards de dollars contre 32 annoncé jusqu’ici.
Uber s’est envolé (UBER, +11,97% à 29,75$ US) après la publication d’un chiffre d’affaires supérieur aux attentes. Les investisseurs écartaient la lourde perte enregistrée par la plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC), attribuée à des éléments exceptionnels.
Il a entraîné dans son sillage son concurrent Lyft (LYFT), qui a grimpé de 3,48% à 15,15$ US.
Le spécialiste des appareils de stimulation cardiaque Abiomed a décollé (ABMD, +49,88% à 377,82$ US) après l’annonce de son rachat par le groupe américain Johnson & Johnson (JNJ, -0,51% à 173,09$ US), opération qui valorise le groupe de Danvers (Massachusetts) 16,6 milliards de dollars.
Au diapason de ses concurrents ExxonMobil et Chevron, qui ont publié la semaine dernière, le pétrolier Phillips 66 (PSX, +2,96% à 107,38$ US) et Marathon Petroleum (MPC, +4,91% à 119,20$ US) ont progressé après avoir fait état de résultats supérieurs aux attentes, sur fond de prix de l’or noir qui demeurent élevés.