Bourse: Wall Street termine en baisse, la Fed attendue moins volontariste que prévu
AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 22 août 2024(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse, jeudi, prise par un accès de prudence avant une allocution du président de la banque centrale américaine (Fed), vendredi, le marché imaginant désormais une Fed moins volontariste que prévu.
Le principal indice boursier canadien a également baissé, entraîné par la faiblesse des secteurs de la technologie et des métaux de base.
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La séance avait démarré dans le vert, le courant acheteur semblant reprendre le dessus après un hoquet, mardi.
Mais un revirement est intervenu après la publication de l’enquête mensuelle de S&P Global auprès des directeurs d’achat (PMI), qui a notamment montré une accélération dans les services aux États-Unis en août.
Il témoigne d’un secteur en nette croissance, qui relativise la thèse d’une économie américaine en cours de ralentissement, voire de franche décélération.
«Le chiffre est soutenu», a commenté Patrick O’Hare, de Briefing.com. «Cela réduit fortement la probabilité d’une baisse de taux d’un demi-point» lors de la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed), les 17 et 18 septembre.
«Cela aligne de nouveau les choses sur l’idée que la Fed ne va baisser ses taux que d’un quart de point», a-t-il expliqué.
Ainsi, les opérateurs n’attribuent plus à l’hypothèse d’un coup de rabot d’un demi-point qu’une probabilité de 24%, contre près de 40% mercredi.
Par ailleurs, plusieurs membres de la Fed ont tenu un discours prudent, ces dernières heures, invitant à attendre les dernières données économiques à venir avant la réunion de septembre pour déterminer si une coupe de taux est opportune.
Ces éléments ont aussi tempéré les ardeurs du marché obligataire, sur lequel le rendement des emprunts d’État américains à 2 ans s’est tendu à 4,02%, contre 3,93%. Le prix des obligations évolue en sens inverse de leurs taux.
Le retournement de la place new-yorkaise tient aussi à un mouvement de prudence avant l’allocution, très attendue, du président de la Fed, Jerome Powell, vendredi, dans le cadre du symposium de Jackson Hole (Wyoming), grands rendez-vous des banquiers centraux du monde entier.
«Les gens retirent une partie de leur mise», après une période qui a vu Nasdaq et S&P 500 connaître neuf séances positives sur dix journées de Bourse, a expliqué Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners.
Elle a souligné que les valeurs qui avaient particulièrement bénéficié du violent rebond des deux dernières semaines ont été visées, le secteur technologique en premier lieu.
Les grands acteurs des semi-conducteurs Nvidia (NVDA, -3,70% à 123,74$US), AMD (AMD, -3,87% à 151,70$US), Qualcomm (QCOM, -3,00% à 169,00$US) ou Intel (INTC, -6,12% à 20,10$US) ont ainsi été pilonnés, de même que, dans une moindre mesure, Microsoft et Amazon.
«On voit la tension monter avant le discours de Powell», a appuyé Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. «Le marché se prépare à de possibles turbulences vendredi.»
«Il faut garder à l’esprit que les volumes d’échange sont assez faibles», a souligné Patrick O’Hare, ce qui favorise la volatilité et «pourrait donner au marché l’air d’être plus affaibli qu’il ne l’est vraiment.»
À la cote, Tesla a fait une sortie de route (TSLA, -5,65% à 210,66$US), après que le cabinet Jato Dynamics a révélé que BMW était devenu le premier vendeur de véhicules électriques en Europe en juillet, détrônant le constructeur américain.
Paramount Global (PARA, -0,81% à 11,18$US) a profité pas de l’information de plusieurs médias américains selon laquelle l’homme d’affaires Edgar Bronfman Jr a relevé son offre sur le groupe de médias de 4,3 à 6 milliards de dollars américains, soit sensiblement plus que celle soumise par le studio Skydance.
Le groupe a décidé de prolonger jusqu’au 5 septembre la période durant laquelle des acquéreurs potentiels peuvent soumettre des offres concurrentes.
L’opérateur de services d’informatique à distance (cloud) Snowflake a décroché (SNOW, -14,70% à 115,21$US) après avoir publié des prévisions jugées décevantes par les analystes.