Bourse: triple record à Wall Street, dans l’attente d’une baisse du taux de la Fed
AFP|Publié à 9h39 | Mis à jour à 17h38(Photo: Adobe Stock)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a de nouveau enregistré des records, mercredi, emportée par son élan et confiante dans l’hypothèse d’une nouvelle baisse du taux de la banque centrale américaine (Fed) mi-décembre.
Bourse de Toronto: les gagnants et les perdants du 4 décembre
La Bourse de Toronto a clôturé la séance sur un gain de 0,2%, alimentée par la vigueur du secteur technologique.
Les indices boursiers à la fermeture
Contexte
«À ce stade, le marché cherche des excuses pour monter», a observé Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, «et il n’y a rien qui semble s’opposer à cette vision.»
Après un mois de novembre en boulet de canon, la place new-yorkaise a abordé décembre pied au plancher, le S&P 500 s’offrant trois records en autant de journées de Bourse.
Ce nouveau coup de rein tient pour beaucoup au retour en grâce des capitalisations technologiques géantes, qui marquaient le pas depuis plusieurs mois.
Pour Patrick O’Hare, de Briefing.com, les résultats et commentaires du spécialiste du marketing et de la relation clients Salesforce (CRM, +10,99% à 367,87$US) ont agi mercredi en catalyseur pour ces mastodontes de la tech.
Plutôt que le bénéfice ressorti en deçà des attentes, les investisseurs ont préféré retenir le chiffre d’affaires, supérieur aux prévisions, et les objectifs pour le trimestre en cours, également au-delà des projections.
Ils ont aussi été séduits par l’accent mis par le groupe sur l’intelligence artificielle, qui lui a permis de développer des outils de relations clients et de prospection commerciale qui ne nécessitent pas d’intervention humaine.
«Le marché a bâti là-dessus», a commenté Patrick O’Hare, Nvidia (NVDA, +3,48% à 145,14$US), Microsoft (MSFT, +1,44% à 437,42$US) et Amazon (AMZN, +2,21% à 218,16$US) étant particulièrement en verve.
Après des poussées vers d’autres valeurs, les industrielles et les financières notamment, « les gens reviennent vers ce qui a fonctionné pour eux », avance Steve Sosnick. « Ils restent massivement investis » dans le secteur technologique « et veulent faire en sorte qu’il monte en fin d’année », dit-il, pour présenter un tableau favorable de leur stratégie de placement.
Également membres du Dow Jones, Microsoft, Nvidia et Salesforce ont, à eux seuls, permis au vénérable indice de finir nettement dans le vert, malgré le repli marqué de Chevron (CVX, -2,22% à 158,32$US) ou Coca-Cola (KO, -2,06% à 62,21$US).
Le ton de la séance avait été donné par le rapport du cabinet ADP, selon lequel 146 000 emplois ont été créés dans le secteur privé en novembre, soit moins que les 150 000 anticipés par les économistes.
En outre, le chiffre d’octobre a été révisé en baisse (-49.000).
Par ailleurs, l’indice PMI de l’institut ISM a mis en évidence un refroidissement de l’activité dans le secteur de services en novembre.
«Ces données ont pesé sur les taux obligataires et renforcé le scénario d’une nouvelle baisse de taux d’un quart de point lors de la prochaine réunion de la Fed», les 17 et 18 décembre, a estimé José Torres, d’Interactive Brokers.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait à 4,18%, contre 4,22% la veille en clôture.
Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 77% à cette hypothèse, contre 66% seulement il y a une semaine.
Mercredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a pourtant prévenu que la bonne santé de l’économie américaine autorisait l’institution à « se montrer un peu plus prudente » quant à l’assouplissement monétaire en cours.
«Powell plaide pour la précaution, mais (les intervenants) voient surtout que l’économie est en bonne santé», selon Steve Sosnick.
À la cote, General Motors a lâché du lest (GM, -0,56% à 53,36$US) après avoir dévoilé des dépréciations d’actifs comprises entre 5,3 et 5,6 milliards de dollars américains liées à sa participation dans ses sociétés communes avec le constructeur chinois SAIC.
Ces mesures comptables, qui vont amputer le résultat du groupe, mais n’auront pas d’effet sur sa trésorerie, s’inscrivent dans le cadre d’une restructuration majeure face à une concurrence féroce.