REVUE DES MARCHÉS. La prise de parole de Jerome Powell hier a encore fait reculer la Bourse aujourd'hui.
La Bourse de New York a terminé la journée en baisse, continuant à digérer des commentaires du président de la Banque centrale américaine éloignant la perspective d’une réduction imminente des taux d’intérêt.
Indices
À Toronto, le S&P/TSX a terminé la journée sur un recul de 91 points, ou de 0,56%, à 16 410 points.
L’indice composé S&P 500 de Wall Street a cédé 6 points, ou 0,21%, à 2 917 points.
L’indice vedette du parquet new-yorkais, le Dow Jones a laissé aller 122 points, ou 0,46%, à 26 307 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 12 points, ou 0,16%, à 8 036 points.
Contexte
Comme la veille, le marché a été perturbé jeudi par des propos du président de la Fed, Jerome Powell, qui, lors d’une conférence de presse mercredi, a estimé que la faiblesse actuelle de l’inflation était due à des facteurs «temporaires».
Par cette remarque suggérant que les prix pourraient bientôt remonter, il a refroidi les spéculations grandissantes sur une baisse des taux à court terme.
«Il est à mon sens complètement absurde d’avoir espéré que la Fed signalerait qu’elle était prête à faire baisser les taux mais apparemment certains acteurs sur le marché des actions s’étaient enthousiasmés à cette idée», a souligné Karl Haeling, stratégiste pour LBBW.
Comme les indices ont beaucoup grimpé depuis le début de l’année, «le marché était vulnérable» et certains investisseurs en ont simplement profité pour retirer leur argent, a estimé M. Haeling.
Même son de cloche pour Adam Sarhan de 50 Park Investment. «Ce repli n’annonce en rien la fin du monde, c’est juste une baisse normale après une envolée particulièrement solide. Le marché attend juste le prochain élément pouvant l’emmener un peu plus haut», a-t-il estimé.
La conclusion d’un accord commercial entre la Chine et les États-Unis pourrait, aux dires de nombreux observateurs, constituer ce prochain élément.
Pour Sam Stovall du cabinet CFRA, il est aussi historiquement justifié pour les investisseurs de se montrer prudent actuellement.
«Le S&P 500 a bondi de 17,5% sur les quatre premiers mois de l’année, ce qui en fait le troisième meilleur début d’année depuis la fin de la Seconde guerre mondiale», explique-t-il dans une note.
Or le S&P 500 a, depuis 1946, perdu en moyenne 2,6% sur la période allant du 30 avril au 31 octobre après ses cinq meilleurs débuts d’année, ajoute-t-il.
Les indices ont par ailleurs été lestés jeudi par le repli des cours du brut (-2,8% pour le baril de WTI à New York), qui a pesé sur l’ensemble du secteur de l’énergie (-1,71% pour le sous-indice le représentant au sein du S&P 500).
Le taux d’intérêt à 10 ans sur la dette américaine montait sur le marché obligataire à 2,545%, contre 2,500% mercredi à la clôture.