Bourse: Wall Street rattrapée par les craintes sur la croissance
lesaffaires.com|Publié le 29 mai 2019REVUE DES MARCHÉS. L'intervention du procureur spécial Robert Mueller déstabilise les marchés.
La Bourse de New York a terminé dans le rouge mercredi, affaiblie par les inquiétudes croissantes sur l’économie mondiale au moment où s’intensifie le conflit commercial entre Washington et Pékin.
Indices
À Toronto, le S&P/TSX a reculé de 1,02 %, ou de 165 points, à 16 131 points.
L’indice composé S&P 500 a perdu 0,69 %, ou 19 points, à 2 783 points.
Le Dow Jones, l’indice vedette du parquet new-yorkais, a laissé aller 0,87 %, ou 221 points, à 25 126 points.
Le Nasdaq a chuté de 0,79 %, ou de 60 points, à 7547 points.
Le dollar canadien a cédé 0,17 %, s’échangeant contre 0,739 4 $ US.
Le prix du pétrole a perdu 0,44 %, ou 0,26 $, à 58,88 $ US.
L’or a pris 0,19 %, ou 2,40 $, à 1279,50 $ US.
Contexte
Reflet de la fébrilité des investisseurs et de leur appétence pour des actifs jugés comme des valeurs refuges, le taux sur la dette à 10 ans des États-Unis est pour sa part descendu à son plus bas niveau depuis septembre 2017, à 2,208%.
« Les conséquences potentielles de la guerre commerciale avec la Chine, qui s’intensifie actuellement, n’étant pas mesurables, les investisseurs sont récemment arrivés à la conclusion qu’ils valaient mieux retirer leur argent (du marché des actions) plutôt que d’essayer d’y trouver des secteurs moins exposés », décrypte Sam Stovall de CFRA. Ils reviendront sur le marché des actions « une fois que l’agitation sera passée », prédit-il.
« Les taux d’intérêt peuvent baisser, car on a peur d’une récession et qu’on pense que la Banque centrale américaine va baisser ses taux, ou, car on cherche à se mettre à l’abri de la guerre commerciale et du ralentissement mondial en achetant des bons du Trésor et que cette ruée fait baisser leur rendement », rappelle Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
Cette baisse des taux n’est pas en soi alarmante, car elle peut profiter à certains secteurs de l’économie comme l’immobilier ou peut rendre le marché des actions plus attractif, ajoute-t-il.
Mais les signes d’un ralentissement de la croissance américaine se multiplient bel et bien, à l’instar des indicateurs Markit sur l’activité dans le secteur privé, et certains craignent que si la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis s’envenime, cela finisse par influencer grandement les décisions des dirigeants des entreprises, relève M. Volokhine.
Aux incertitudes économiques se sont en plus ajoutées mercredi les incertitudes sur la politique à Washington après une intervention du procureur spécial Robert Mueller.
Dans sa première déclaration publique sur l’enquête russe, M. Mueller a affirmé que l’inculpation de Donald Trump n’était « pas une option » légale. Mais l’ancien chef du FBI a aussi réitéré une des conclusions de son rapport selon laquelle il ne pouvait exonérer le président américain de soupçons d’entrave à la justice.
« L’affaire est close ! », a estimé sur Twitter le président américain. Mais un haut responsable démocrate, constatant que le procureur spécial n’avait pas été « en mesure d’engager des poursuites pénales contre le président », a affirmé qu’il revenait au Congrès « de répondre aux crimes, mensonges et autres méfaits du président Trump ».