Bourse: Wall Street rebondit après un matin en dents de scie
LesAffaires.com et AFP|Publié le 17 mars 2020REVUE DES MARCHÉS. Wall Street avait encaissé lundi une des pires séances de son histoire.
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en forte hausse mardi, rebondissant vivement au lendemain d’une des pires séances de son histoire alors que la Maison-Blanche et la banque centrale américaine ont présenté de nouvelles mesures de soutien à l’économie.
Les indices
À Toronto, le S&P/TSX a gagné 324 points, ou 2,63%, à 12 685 points.
L’indice composé S&P 500 a monté de 143 points, ou de 6 %, à 2529 points.
Le Dow Jones, l’indice vedette de Wall Street, s’est apprécié de 1048 points, ou de 5,30 %, à 21 237 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a haussé de 430 points, ou de 6,23 %, à 7334 points.
Le dollar canadien reculait de 1,31 %, s’échangeant contre 0,7034 $ US.
Le pétrole a perdu 1,87 $ US, ou 6,52 %, à 26,83 $ US.
L’or a bondi de 42,80 $ US, ou de 2,88 %, à 1529,30 $ US.
Le contexte
Après avoir oscillé entre pertes et gains à l’ouverture, les indices ont commencé à reprendre de l’élan quand la banque centrale américaine a annoncé qu’elle allait accorder des facilités de crédits destinés aux entreprises et aux ménages dans un effort pour endiguer l’impact économique de la pandémie de coronavirus aux États-Unis.
Pour s’assurer que les marchés disposent de suffisamment de liquidités, l’antenne de la Réserve fédérale de New York a aussi organisé mardi une nouvelle injection d’argent en offrant 500 milliards de dollars sur le marché monétaire.
Les indices ont ensuite amplifié leur progression après le début d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, y a notamment annoncé que l’administration allait envoyer des chèques pour venir en aide aux Américains affectés par la crise du coronavirus dans les deux semaines.
Selon des médias américains, l’administration prépare un plan de relance économique pouvant s’élever jusqu’à 850 milliards de dollars.
Signe d’investisseurs plus confiants, le taux sur la dette des États-Unis à 10 ans a bondi mardi et est repassé au-dessus de la barre des 1 %. Il évoluait vers 16H15 à 1,067 % contre 0,718 % la veille.
La panique face à l’avancée inexorable de la pandémie de coronavirus l’avait emporté lundi sur les efforts massifs déployés par la banque centrale américaine pour tenter de rassurer les marchés.
Récession faible à modérée
Mais mardi, la progression des indices « a été portée par l’espoir de voir le Congrès adopter un paquet de mesures d’aide à l’économie », par « les aides promises par la Fed aux entreprises et ménages » ainsi que par « les promesses du président américain, Donald Trump, sur des actions supplémentaires », estime Karl Haeling, de LBBW.
« On reste loin d’un optimisme serein », souligne toutefois le spécialiste.
« On n’a aucune idée de ce qui va se passer à court terme, le fait de ne pas du tout pouvoir anticiper les résultats des entreprises incite beaucoup d’acteurs du marché à rester sur les côtés », ajoute-t-il.
Alors que les restrictions de déplacement se multiplient, les acteurs du marché anticipent de plus en plus une récession en 2020. « Probablement pas sévère, mais une récession faible à modérée qui ne durera pas longtemps », remarque Karl Haeling.
Le marché reste très prudent face aux mesures proposées par les autorités, car « on fait face à un événement inédit à l’ère moderne – une pandémie mondiale qui paralyse complètement les grandes économies et perturbe le sentiment de normalité de chacun de manière impensable », avance pour sa part Patrick O’Hare, de Briefing.
« À son tour, (cette nouveauté) perturbe le fonctionnement des marchés financiers, ce qui entraîne une volatilité démesurée, détruit la confiance des investisseurs et déstabilise le flux normal de crédit qui est essentiel au fonctionnement normal des marchés financiers et de l’économie en général », avance le spécialiste.
Il est aussi possible, selon M. Haeling, que les marchés fonctionnent un peu moins bien qu’habituellement, car de nombreux opérateurs sont obligés de travailler depuis chez eux, où ils n’ont pas forcément accès aux mêmes outils qu’au bureau.