Bourse: Wall Street termine en forte hausse
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 13 octobre 2022(Photo: 123RF)
REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en forte hausse jeudi à l’issue d’une séance folle, qui a vu les indices plonger initialement après la publication de données décevantes sur l’inflation aux États-Unis, avant de rebondir vigoureusement.
La Bourse de Toronto a grimpé de plus de 400 points.
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Les indices boursiers à la fermeture
À Toronto, le S&P/TSX a terminé en hausse de 407,35 points (+2,24%) à 18 613,63 points.
À New York, le S&P 500 a avancé de 92,88 points (+2,60%) à 3 669,91 points.
Le Nasdaq a récolté 232,05 points (+2,23%) à 10 649,15 points.
Le DOW a augmenté de 827,87 points (+2,83%) à 30 038,72 points.
Le huard a haussé de 0,0031$ US (+0,4238%) à 0,7270$ US.
Le pétrole a progressé de 1,96$ US (+2,25%) à 89,23$ US.
L’or a lâché 4,60$ US (-0,27%) à 1 672,90$ US.
Le bitcoin a progressé de 233,02$ US (+1,22%) à 19 405,99$ US.
Le contexte
Wall Street avait démarré la journée par «une réaction instinctive» et dévissé après la publication de l’indice des prix à la consommation américain CPI, a expliqué Patrick O’Hare, de Briefing.com.
Le S&P 500 et le Dow Jones sont brièvement descendus à leur plus bas niveau depuis près de deux ans, tandis que le Nasdaq a frôlé le seuil symbolique de 10 000 points, pour la première fois depuis juillet 2020.
Le CPI est ressorti en hausse de 0,4% sur un mois en septembre, soit davantage que les 0,3% attendus par les économistes.
Sur un an, l’inflation s’affiche à 8,2%, soit moins que les 8,3% d’août, mais plus que la prévision de 8,1%.
Quant à l’inflation dite sous-jacente, c’est-à-dire hors alimentation et énergie, elle a atteint son rythme le plus élevé sur un an depuis 40 ans, à 6,6%.
«Il n’y a aucune preuve irréfutable [que] l’inflation se rapproche de la cible des 2%» par an, fixée par la banque centrale américaine (Fed) comme objectif de long terme, a commenté Edoardo Campanella, d’UniCredit, dans une note.
«La Fed est maintenant clairement contrainte de forcer [son resserrement monétaire], au risque de pénaliser l’économie pour ménager sa crédibilité», a-t-il ajouté.
Les opérateurs ont recalibré leurs prévisions et accordent désormais une probabilité de 68% à deux nouveaux relèvements de 0,75 point de pourcentage chacun du taux directeur de la Fed en novembre et décembre, contre 7% il y a une semaine seulement.
Les investisseurs voient même à 84% le taux directeur aller jusqu’à une fourchette de 4,75% à 5% au moins d’ici mars 2023, un scénario ultra-minoritaire il y a un mois.
Après la publication du CPI, les taux obligataires, qui évoluent en sens opposé du prix des obligations, se sont envolés.
Le rendement des emprunts d’État américain à 10 ans est monté jusqu’à 4,07% pour la première fois depuis 14 ans et le taux à 2 ans a atteint 4,52%, un sommet de 15 ans.
Mais ce coup de sang n’a pas duré et actions et obligations ont rapidement relevé la tête.
Ce rebond «souligne le fait que les investisseurs étaient positionnés pour une surprise à la hausse» du CPI, selon Angelo Kourkafas, d’Edward Jones. «Et le fait qu’on en ait vu une a entraîné une réaction opposée à celle qu’on aurait pu attendre.»
Pour Karl Haeling, de LBBW, le fait que l’indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs et la volatilité du marché, ne soit monté guère plus haut que la veille «était un signe montrant qu’il n’y avait pas de panique. […] Les investisseurs ont déjà un positionnement tellement défensif…»
Le plongeon initial de jeudi a «établi un plancher à court terme», selon Angelo Kourkafas. «Mais pour voir un rebond prolongé, il nous faudrait une série de chiffres montrant que l’inflation se calme. […] On n’en est pas là.»
Tous les membres du Dow Jones ont fini dans le vert jeudi. Les valeurs financières y ont été particulièrement recherchées, que ce soit Goldman Sachs (GS, +4,10% à 307,07$ US), JPMorgan Chase (JPM, +5,49% à 109,37$ US) ou Visa (V, +3,58% à 184,66$ US).
Au rayon technologique, le Nasdaq a fait la fête à Apple (AAPL, +3,36% à 142,99$ US) et Microsoft (MSFT, 3,76% à 234,24$ US), ainsi qu’au secteur des semi-conducteurs, de Nvidia (NVDA, +4,00% à 119,60$ US) à Intel (INTC, +4,30% à 26,42$ US), en passant par Qualcomm (QCOM, +3,88% à 112,86$ US) et Micron (MU, +4,00% à 54,86$ US).
Netflix (NFLX, +5,27% à 232,51$ US) a fait la Une après la présentation formelle de son offre d’abonnement à prix réduit, avec publicité. La plateforme n’a pas communiqué de prévisions, mais compte sur cette nouvelle formule pour relancer sa croissance.
Le géant de la pharmacie Walgreens Boots Alliance a été recherché (WBA, +5,35% à 33,65$ US), malgré l’annonce d’une perte trimestrielle inattendue pour son quatrième trimestre comptable (achevé fin août). Le marché saluait le relèvement des prévisions du groupe pour sa branche santé américaine à horizon 2025.
La compagnie aérienne Delta Air Lines (DAL, +3,97% à 30,37$ US) a elle profité de prévisions de bénéfice nettement supérieures aux attentes pour le quatrième trimestre. Le directeur général Ed Bastian a indiqué que la reprise de la fréquentation se poursuivait.
L’enseigne de pizzas à emporter Domino’s a bondi (DPZ, +10,48% à 333,38$ US) après avoir fait état d’un chiffre d’affaires trimestriel légèrement supérieur aux attentes, malgré un bénéfice net en deçà des prévisions.