L’espoir que les livraisons en gaz russe via le gazoduc Nord Stream reprennent jeudi «a amené ce soulagement», explique Clémence de Rothiacob, gérante de Richelieu Gestion. (Photo: 123RF)
Paris — La Bourse de Paris a terminé mardi en nette hausse de 1,79%, accélérant en fin de séance avec l’espoir que l’approvisionnement en gaz de l’Europe depuis le gazoduc russe Nord Stream 1 reprenne comme prévu jeudi.
L’indice vedette CAC 40 a pris 109,31 points à 6 201,22 points. C’est sa troisième séance de nette hausse consécutive, après un gain de 2,04% vendredi et de 0,93% lundi.
La cote parisienne avait pourtant commencé dans le rouge, de près de 1% à l’ouverture, avant de se rétablir en milieu de séance, dans des volumes faibles. Elle a ensuite accéléré en fin de séance.
L’espoir que les livraisons en gaz russe via le gazoduc Nord Stream reprennent jeudi «a amené ce soulagement», explique Clémence de Rothiacob, gérante de Richelieu Gestion.
Fermé depuis le 11 juillet pour maintenance, un arrêt annoncé de longue date, le gazoduc doit officiellement repartir jeudi. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine et du bras de fer entre Moscou et les Occidentaux sur l’énergie, beaucoup d’observateurs redoutent l’approche de la date.
En cas de «scénario catastrophique», avec la non-reprise des livraisons, la perte pourrait représenter «jusqu’à 2% du Produit intérieur brut» en Europe, relate la gérante de Richelieu Gestion.
«Quiconque est entré aujourd’hui dans l’espoir de nouvelles hausses des cours risque d’être surpris par de mauvaises nouvelles en provenance de Moscou. Un certain risque existe toujours», tempère Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.
Les investisseurs se préparent également à la réunion de la Banque centrale européenne jeudi.
«La BCE va devoir rassurer» les marchés, face aux fragilités économiques de la zone euro, auxquelles se sont rajoutées des tensions politiques en Italie, estime Clémence de Rothiacob. Les investisseurs attendent notamment que l’institution précise les mécanismes et les moyens donnés à son nouvel outil contre l’écartement des taux d’intérêt entre les pays de la zone euro.
Mais elle doit aussi lutter contre l’inflation et monter d’au moins 0,25 point de pourcentage ses taux directeurs, une première depuis plus de 10 ans. La possibilité qu’elle les relève de 0,50 point de pourcentage est aussi une option envisagée par les investisseurs.
L’État précise son OPA sur EDFL’action EDF, suspendue en Bourse depuis le 13 juillet, a repris sa cotation mardi, bondissant de 14,72% à 11,73 euros (€). L’État français annoncé son intention de lancer d’ici début septembre une offre publique d’achat (OPA) pour renationaliser EDF à 100%.
Le cours se rapproche de 12€, le prix fixé par action dans le cadre de ce projet d’OPA, une opération à 9,7 milliards d’euros (G€).
Moins de prises de commandes pour Alstom
Les prises de commande du constructeur ferroviaire Alstom ont marqué le pas, en baisse de 13%, selon des chiffres publiés mardi. Même si son chiffre d’affaires entre avril et juin a augmenté de 8%, à 4G€, l’action a reculé de 2,62% à 24,14€. Elle avait chuté de plus de 5% en cours de séance.
Les banques attendent la BCE
Avant la réunion de la BCE, les banques étaient recherchées par les investisseurs. BNP Paribas a pris 3,42% à 43,90€, Crédit Agricole 2,37% à 8,65€ et Société Générale 3,97% à 20,97€.