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«Les pays émergents sont plus attrayants que les États-Unis»

Stéphane Rolland|Publié le 24 janvier 2019

«La prime du marché boursier américain est très élevée», constateVincent Delisle, co-chef des placements d’Hexavest.

C’est le temps de jeter un regard neuf sur les titres des pays émergents qui deviennent plus attrayants que les actions américaines, croit Vincent Delisle, co-chef des placements d’Hexavest, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence organisée par CFA Montréal, jeudi.

Vincent Delisle partageait la tribune avec Stéfane Marion, économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, dans une allocution modérée par Clément Gignac, économiste en chef de l’Industrielle Alliance.

«La prime du marché boursier américain est très, très, élevée», constate M. Delisle. «Ça va être difficile de maintenir cette prime-là pour les deux, trois prochaines années, ajoute-t-il. On pense que les occasions se situent davantage en Europe, en Asie et dans les pays émergents pour 2019.»

Le ratio cours-bénéfice est plus élevé à la Bourse de New York que dans le reste du monde. Le marché américain s’échange à 15,4 fois les bénéfices des 12 prochains mois, selon les données de la firme Yardeni. En comparaison, l’indice MSCI World s’échange à 13,7 fois et les actions des pays émergents à 11 fois.

M. Delisle note que les pays émergents ont déjà connu un recul «douloureux» de mars à septembre pendant que les marchés américains se dirigeaient encore vers un nouveau sommet. En comparant les évaluations dans les pays émergents par rapport au MSCI Monde, il juge que les titres sont attrayants. Il suggérerait donc aux investisseurs de réduire un peu leur pondération en actions américaines pour bonifier leurs investissements dans les pays émergents. Si l’incertitude économique se dissipe, il anticipe qu’il pourrait être encore plus optimiste dans la deuxième moitié de l’année.

Les pays émergents influenceront beaucoup plus la direction de l’économie mondiale que dans les précédents cycles, selon Stéfane Marion, économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, qui participait aussi à la conférence. «Si vous regardez l’ensemble des pays émergents, une bonne part d’entre eux assouplissent leurs politiques monétaires, souligne-t-il. Il y a une désynchronisation entre les différents pays à travers le monde. Les pays émergents, c’est 60% de l’économie mondiale. Contrairement au contexte d’il y a 20 ans, on ne peut pas ignorer l’assouplissement monétaire qui se produit dans les pays émergents et qui contribuent à amenuiser les difficultés de l’économie mondiale.»