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Un gros coup de frein pour Stellantis au 1er semestre

AFP|Publié il y a 31 minutes

Un gros coup de frein pour Stellantis au 1er semestre

La forte baisse des résultats semestriels est due à un recul des ventes en Europe (-6%, notamment sur les Fiat 500, Opel Mokka et Jeep Renegade), mais surtout en Amérique du Nord (-18%). (Photo: 123RF)

Paris — Le constructeur automobile Stellantis a publié jeudi des résultats en forte chute au premier semestre, freiné par une baisse des ventes en Europe comme en Amérique du Nord.

Le bénéfice net du constructeur s’est élevé au premier semestre à 5,6 milliards d’euros (8,3 milliards de dollars canadiens [G$]), une chute de 48% par rapport au bénéfice record de 10,9 milliards (16,3G$) réalisé début 2023.

Sur un marché automobile atone, le chiffre d’affaires du constructeur a lui baissé de 14% sur un an, à 85 milliards d’euros (127,4G$), a annoncé jeudi le groupe automobile franco-italo-américain.

Ce bénéfice et ces ventes sont inférieurs aux attentes des analystes de Bloomberg et FactSet. L’action du groupe perdait 8,87% à la Bourse de Paris à 9h15, à 16,65 euros (24,96$).

Stellantis passe par une «période de transition très chahutée», mais compte se rétablir dès le second semestre, a commenté jeudi le directeur général du constructeur, Carlos Tavares, lors d’une conférence de presse.

 Marge à 10%

Stellantis a toutefois préservé une marge opérationnelle à 10% du chiffre d’affaires, en baisse de 4,4 points, mais toujours au-dessus de la plupart de ses concurrents, grâce à la «réduction des coûts des composants, du personnel et de la logistique».

Et le groupe confirme son objectif de marge «à deux chiffres» pour 2024, qui implique une amélioration à la fin de l’année malgré une forte compétition sur les prix des voitures, ont commenté les analystes de RBC Capital Markets.

«On verra si le contexte externe, notamment le contexte européen et américain, nous amène à remettre ceci en cause ou pas», a précisé Carlos Tavares.

La forte baisse des résultats semestriels est due à un recul des ventes en Europe (-6%, notamment sur les Fiat 500, Opel Mokka et Jeep Renegade), mais surtout en Amérique du Nord (-18%), la machine à argent du groupe, où sa part de marché et ses ventes ont baissé, selon sa direction.

Stellantis a également fait face à des «pénuries temporaires de production, dues à une période transitoire de renouvellement» de certains de ses modèles phares, comme le pickup Ram 1500 et le VUS Peugeot 3008.

Stellantis «espère que l’impact de ces lacunes dans son portefeuille de produits a atteint son niveau maximal, et que les mesures prises par la direction pour améliorer les résultats en Amérique du Nord et en Europe élargie, ainsi que pour Maserati, offriront d’importantes opportunités de hausse des performances pour le deuxième semestre 2024 et l’année 2025», a souligné la direction.

Guerre des prix

Ce début d’année a été «plus compliqué que prévu» et le marché a été «difficile», mais les 20 nouveaux modèles prévus cette année «vont changer la donne», a assuré la directrice financière du groupe Natalie Knight devant les analystes financiers.

Le groupe lance notamment les nouveaux Peugeot 3008 et Ram 1500, mais aussi plusieurs électriques à moins de 25 000 euros (Fiat Grande Panda, Citroën C3).

Après lui avoir coûté de l’argent au premier semestre, ces nouveaux modèles devraient relancer les ventes au deuxième, selon Carlos Tavares.

La baisse de la marge opérationnelle en Amérique du Nord et en Europe élargie est en partie liée à des opérations de déstockage avant l’arrivée de ces nouveaux modèles.

Le groupe a aussi dû faire face à une «concurrence avec des politiques de prix agressives», notamment de la part des constructeurs chinois, a souligné Natalie Knight. Les voitures électriques du propre partenaire chinois de Stellantis, Leapmotor, voguent actuellement vers l’Europe pour y compléter son entrée de gamme.

Les États-Unis seront sa priorité au second semestre: le constructeur compte y revoir ses tarifs et promotions, et pourrait également y freiner sa production de véhicules pour limiter les stocks.

«Nous avons pris des décisions difficiles au premier semestre et n’hésiterons pas à le refaire au deuxième si c’est nécessaire», a assuré Natalie Knight.

Stellantis compte aussi sur ses châssis «multi-énergies» (des mêmes modèles proposés en essence, hybride ou électrique) pour s’adapter à l’électrification du marché, plus lente que prévu.