Walmart revoit ses prévisions annuelles après un 2T meilleur qu’attendu
AFP|Mis à jour le 15 août 2024(Photo: 123RF)
New York — La chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a annoncé jeudi un nouveau trimestre de bons résultats, parvenant à tirer son épingle du jeu dans un contexte de prix élevés aux États-Unis qui devrait perdurer, ce qui l’a incité à relever ses prévisions annuelles.
«Chaque secteur de notre activité progresse — ventes en magasin et dans (Sam’s) Club augmentent, eCommerce se développe tandis que les retraits sur place se multiplient et la croissance des livraisons est encore plus rapide à mesure que notre rapidité s’améliore», a commenté Doug McMillon, patron de Walmart, cité dans un communiqué.
Entre mai et juillet, deuxième trimestre de son exercice 2025 décalé, le géant a engrangé 169,3 milliards de dollars américains (G$ US) de chiffre d’affaires (+4,8%) et un bénéfice net par action à données comparables, référence pour les marchés, de 0,67$US quand le consensus attendait 0,65$US.
Vers 10 h 20, l’action Walmart bondissait de 6,87% à la Bourse de New York.
Le bénéfice net a en revanche reculé de 43% à 4,5G$ US — il avait bénéficié d’une opération exceptionnelle un an plus tôt — . Le consensus tablait sur 5,25G$ US.
Le groupe a relevé que les consommateurs continuaient d’être sélectifs et de faire preuve de discernement, constatant comme au trimestre précédent des gains de parts de marché chez les Américains à hauts revenus.
Et le cybercommerce a continué sur sa lancée avec une progression de 21% au niveau mondial.
«Quel que soit votre niveau de revenus, vous voulez gagner du temps et la praticité est importante. Nous améliorons cette partie», a commenté Doug McMillon, lors d’une audioconférence avec des analystes.
«Même si la croissance globale de Walmart a un peu ralenti (…), les chiffres d’aujourd’hui montrent qu’il reste encore assez en réserve pour alimenter une belle progression», a estimé Neil Saunders, directeur chez GlobalData.
«Soulagement»
«Ces bons résultats vont être perçus comme un soulagement pour le secteur de la distribution dans son ensemble, car une mauvaise performance de Walmart serait de mauvais augure pour le reste de l’industrie», a-t-il poursuivi.
Walmart a également signalé une stagnation, voire une très faible progression, des ventes de produits non alimentaires pour la première fois en onze trimestres.
«Ce département n’a pas connu de bonnes performances ces dernières années, principalement parce que les clients habituels ont dû se restreindre du fait des pressions financières», a souligné Neil Saunders.
Selon lui, Walmart a aussi «du mal à convaincre les nouveaux clients à hauts revenus de l’alimentaire à traverser les allées pour s’intéresser aux catégories comme les équipements pour la maison ou les vêtements. Cependant, il y a quelques signes que les choses sont en train de bouger».
Une question se pose néanmoins, d’après lui: ces clients vont-ils rester fidèles à l’enseigne une fois que l’inflation aura retrouvé son niveau traditionnel?
Les ventes de l’enseigne Walmart ont progressé de 4,1% aux États-Unis à 115,3G$ US, avec un nombre de transactions (hors carburants) qui a augmenté de 3,6% et un ticket moyen de 0,6%. À l’international, elles ont bondi de 7,1% à 29,6 milliards.
Son enseigne de demi-gros Sam’s Club a constaté un record d’adhésions, et enregistré une hausse de 4,7% du chiffre d’affaires. Le nombre de transactions a bondi de 6,1%.
«L’un des éléments les plus enthousiasmants est que 50% de la croissance que nous avons constatée sur le trimestre a été générée par la Gen Z et les millénariaux», a relevé Chris Nicholas, patron de Sam’s Club, auprès des analystes.
John Rainey, directeur financier, leur a par ailleurs indiqué que même si le ciel ne semblait pas s’assombrir du côté des clients, il convenait de «rester prudent» en matière de prévisions du fait de la situation macroéconomique et géopolitique mondiale.
«Avec les résultats que nous avons produits sur le premier semestre, nous sommes en bonne position pour atteindre nos objectifs financiers cette année», a-t-il assuré.
Le plus gros employeur privé des États-Unis a affiné ses prévisions pour le troisième trimestre: hausse de 3,25 à 4,25% du chiffre d’affaires sur un an et bénéfice net par action à données comparables de l’ordre de 0,51$US à 0,52$US.
Et il a rehaussé ses anticipations pour l’ensemble de cet exercice 2025 décalé, en particulier concernant son chiffre d’affaires qui devrait progresser de 3,75% à 4,75% (+3% à 4% auparavant) et son bénéfice par action hors éléments exceptionnels qui devrait s’établir dans une fourchette de 2,35 à 2,43$US (2,23 à 2,37$US auparavant).