Ben Axler s’étonne du prix de vente du bloc d’actions de WSP par la CDPQ, vendu avec un rabais de 5% sur le cours à la bourse au moment de l’annonce. (Photo: courtoisie)
Pendant que le président et chef de la direction de WSP, Alexandre L’Heureux, disait à Les Affaires que son entreprise «a les reins solides et les moyens de ses ambitions», le PDG du vendeur à découvert Spruce Point Management, Ben Axler, en rajoute une couche à ses critiques de l’entreprise.
En entrevue avec Les Affaires, Ben Axler réagit à l’annonce de la vente par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de plus de 2 millions d’actions de WSP Global le 15 mai dernier et déclare que cette vente est une réponse aux problèmes soulevés dans le rapport produit par Spruce Point le mois dernier.
«Je pense que le moment choisi, environ un mois après notre rapport, est remarquable», dit-il.
Ben Axler s’étonne également du prix de vente du bloc d’actions, vendu avec un rabais de 5% sur le cours à la bourse au moment de l’annonce.
«Ce qui attire également notre attention, c’est le prix auquel les actions ont été vendues, à savoir 208$. Nous savons que ce prix est inférieur d’environ 8% à la projection la plus basse de l’un des promoteurs de l’action.»
Le consensus des analystes a un cours cible beaucoup plus élevé que le prix de vente et il se questionne sur les motivations de la CDPQ de vendre à ce prix.
«La Banque TD a un objectif de prix de 255$ par action et si l’on en croit les projections des analystes concernant le cours cible, il semble qu’ils aient laissé de l’argent sur la table.»
Il a également réagi sur la nomination de PricewaterhouseCoopers au sein des nouveaux auditeurs indépendants lors de son assemblée générale et spéciale, le 9 mai dernier.
«Nous espérons que l’auditeur examinera notre rapport et demandera à la direction d’apporter les changements nécessaires sur la base de l’examen de l’audit.»
Par ailleurs, il trouve que l’entreprise et les analystes qu’il qualifie de haussiers, n’ont pas répondus adéquatement aux problématiques soulevées par son rapport.
En réponse aux affirmations de Ben Axler, la directrice des relations médias de la CDPQ, Kate Monfette, écrit par courriel que «ces affirmations ne sont pas fondées. Le rapport n’a eu aucune répercussion sur notre décision.»
Elle affirme que la transaction s’inscrit dans la stratégie de rééquilibrage de portefeuille de la Caisse «comme nous en faisons régulièrement dans les entreprises très performantes».
En ce qui a trait au prix de vente des actions, la CDPQ répond que «les décisions d’investissement que nous avons prises dans ce dossier nous ont permis de générer des revenus très intéressants pour nos déposants. Nous accompagnons WSP depuis presque 15 ans. Nous demeurons à ce jour son principal actionnaire et continuerons de profiter pleinement de sa croissance future.»