75 000 heures. C’est à peu près le nombre d’heures qu’une personne passera sur son lieu de travail dans une vie. Ouf! Si c’est le bonheur au travail, fantastique. Mais si c’est le malheur, c’est l’enfer.
On observe un écart de 29 points du niveau de bonheur des personnes qui se disent très satisfaites de leur travail de celles qui ne le sont pas du tout (83,7 vs 54,8). Pour en ajouter, sachez que 80% des personnes interrogées prétendent qu’il est impossible d’être pleinement heureux sans avoir un travail qui les satisfait. Il ne faut donc pas se surprendre de voir apparaître le travail comme 5e facteur d’influence du bonheur sur les 25 recensés et mesurés.
Le travail, c’est d’abord relationnel
Mais pourquoi travail et bonheur sont-ils si indissociables? C’est simple. Parce que le travail, c’est bien plus qu’un salaire que l’on gagne, c’est un milieu où l’on vit. À partir de cet énoncé, tout déboule, car notre milieu de travail, c’est aussi et surtout un milieu de vie. Une micro société avec des impératifs humains avec lesquels chacun doit composer. L’aspect «relationnel» est trop souvent ignoré ou banalisé dans les organisations. Pourtant, cet aspect est à la base de tout. Sitôt que des humains se retrouvent ensemble dans un même endroit et pour une certaine période de temps, il y a forcément des relations qui se créent. Et au travail, tout le monde y gagne à ce que ces relations soient harmonieuses, d’autant qu’elles sont forcées, obligées. Dans notre vie personnelle, nous avons la possibilité de choisir ses amis, ses relations. Au travail… c’est une autre histoire. Les efforts à faire pour développer un environnement de travail favorable demandent donc une plus grande ouverture, tant de la part des employés que de l’employeur.
Le sens du travail
Le travail contribue au bonheur des individus pour quatre raisons fondamentales. D’abord, parce que les gens souhaitent se réaliser, s’accomplir. En fonction de leur âge, de leurs compétences, de leurs connaissances, de leurs expériences. De leurs ambitions aussi. Les travailleurs souhaitent aussi se sentir utiles, participer, sentir que leur travail sert une tache plus grande, qu’elle s’inscrit dans un processus plus large et qu’ils y contribuent. Les travailleurs veulent être reconnus : quoi de plus naturel et fondamental! L’humain, souvent, ne demande que peu de choses, mais il y a un élément qui demeure fondamental : celui d’être considéré. S’il n’obtient pas cette considération minimale, pourquoi demeurerait-il à l’emploi d’une entreprise qui la lui refuse? Pourquoi lui accorderait-il son appartenance?
Le sens du travail prend sa source également dans la capacité qu’ont les travailleurs de socialiser, faire des rencontres, développer des liens enrichissants. Ne l’oublions pas, le travail représente un milieu de vie et les mêmes principes qui valent et s’appliquent dans un groupe social valent également dans un groupe ou un lieu de travail.
Alors, peut-on parler de bonheur sans parler de travail? Et peut-on parler de bonheur au travail sans ne pas insister sur l’aspect relationnel de la chose? Sans référer à la notion d’attitude qui est à la base de toute relation humaine. Et peut-on parler d’attitude sans référer au principe d’ouverture?
Le bonheur au travail c’est tout ça et bien plus encore. Chez Léger, nous nous sommes donné la mission de mieux le mesurer pour mieux l’améliorer. L’Indice de bonheur au travail (IBL-T) est accessible gratuitement à toutes et à tous : indicedebonheur.com. Un service complet aux entreprises est également offert. Pour tous les détails, consultez : https://indicedebonheur.com/fr/bonheur-au-travail/definition/
Article rédigé par Pierre Côté, Directeur de recherche et chargé de l’IBL