Comment les CPA propulsent les entreprises, selon Emilio B. Imbriglio
Raymond Chabot Grant Thornton|Mis à jour le 12 juin 2024Face à des enjeux complexes, les entreprises doivent être bien conseillées afin de réussir dans un environnement d’affaires qui évolue rapidement. Les comptables professionnels agréés (CPA) leur procurent un soutien essentiel pour qu’elles relèvent ces défis avec brio. Mieux encore, ils les aident à se propulser sur la voie de la croissance.
Emilio B. Imbriglio, président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton, nous explique en quoi les CPA sont des alliés indispensables des entreprises.
Question – Quel est le rôle du CPA dans l’accompagnement des organisations, notamment auprès de leur équipe des finances ?
Emilio B. Imbriglio – Le CPA est devenu un véritable conseiller d’affaires. Par exemple, la plupart des PME n’ont pas toutes les ressources pour respecter les exigences réglementaires sur le plan financier, exigences qui sont devenues très complexes. Nous aidons donc ces entreprises à satisfaire à toutes leurs obligations.
Nous soutenons aussi l’équipe des finances de nos clients en leur transmettant les connaissances nécessaires pour développer les bons réflexes au chapitre des prévisions et de la communication de l’information financière, entre autres.
Question – Comment les CPA aident-ils les entreprises à relever les grands enjeux actuels, comme la pénurie de main-d’œuvre et la gestion de la chaîne d’approvisionnement ?
Emilio B. Imbriglio – Nous avons l’agilité nécessaire pour nous adapter à l’évolution des besoins de nos clients. D’ailleurs, en plus des services plus traditionnels comme la certification et la fiscalité, nous offrons une soixantaine de services qui touchent davantage le conseil aux entreprises. Par exemple, nos experts participent aussi bien à la croissance par acquisitions, avec des services d’évaluation et de fiscalité, entre autres, qu’à des opérations de restructuration, avec un accompagnement pour le contrôle des coûts et la liquidation d’éléments d’actif non performants.
Nous investissons continuellement pour suivre l’évolution des besoins de nos clients, que ce soit par le lancement de nouveaux services, comme la comptabilité et la fiscalité infonuagique, ou par des acquisitions, comme celle de FPM360, qui offre des solutions de robotisation de processus et d’automatisation de gestion de la performance ou celle de VARS, qui offre des solutions gérées en cybersécurité. AURAY, notre filiale spécialisée dans le recrutement de talents à l’étranger, est un atout majeur pour les entreprises qui ont épuisé leurs efforts en recherche de main-d’œuvre locale dans les derniers mois.
Finalement, grâce au réseau de Grant Thornton International (GTI), nous pouvons accompagner nos clients pour leurs affaires à l’étranger, comme la gestion de leur chaîne d’approvisionnement.
Question – Comment les cabinets comptables peuvent-ils faire avancer les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ?
Emilio B. Imbriglio – En tant que leader dans notre marché, nous voulons donner l’exemple et aider nos clients dans leurs efforts. Nous nous sommes engagés à préparer une offre de services bonifiée pour mieux répondre aux enjeux de responsabilité sociale d’entreprise et de finance durable.
Notre firme a aussi une influence majeure dans la promotion et l’application des principes ESG au sein de la collectivité, grâce à la force de nos 2 800 employés, des 58 200 employés du réseau de Grant Thornton International, de nos clients et de nos fournisseurs.
Notre marque employeur adhère pleinement aux principes ESG. Par exemple, nous avons créé un comité sur la diversité et l’inclusion et un autre sur la responsabilité sociale d’entreprise, deux questions auxquelles nous sommes très sensibles. Nous travaillons de près avec les communautés autochtones et nos employés sont encouragés à s’engager dans la communauté.
Au Québec, Raymond Chabot Grant Thornton est l’une des signataires de la Déclaration de la place financière québécoise pour une finance durable et, à l’international, le réseau Grant Thornton fait partie de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), qui vise la carboneutralité d’ici 2050.
Question – De nombreux CPA sont sur des conseils d’administration (CA). En quoi sont-ils des atouts pour ces conseils ?
Emilio B. Imbriglio – Les CPA possèdent les compétences nécessaires pour veiller à ce que les résultats financiers, la communication de l’information financière et les rapports de gestion et de contrôles internes soient faits dans les règles de l’art. En plus, les CPA développent tôt l’habitude de travailler en équipe, ce qui est un autre atout pour les conseils d’administration.
Question – Vous avez siégé à près de 30 conseils d’administration. Quel a été votre meilleur coup au sein d’un CA ?
Emilio B. Imbriglio – Ma réponse sera sous le signe de la gouvernance, car c’est un sujet qui me passionne. En 2016, notre firme a adopté une nouvelle convention de société et nous avons alors modernisé toutes nos règles de gouvernance. Il s’agissait d’un chantier important pour moi.
Nous avons réduit de moitié le nombre de membres à notre Conseil des associés et y avons assuré une meilleure représentativité, notamment avec l’ajout de deux membres externes dont les attributs sont représentatifs de nos orientations futures, soit France Margareth Bélanger, présidente, Sports et divertissement, du Groupe CH, et Louis-Philippe Maurice, président de Busbud. Le souci de la représentativité des compétences, des groupes d’âge, des marchés et évidemment des genres assure l’élimination des angles morts dans la prise de décision.
La révision de notre gouvernance nous a procuré l’agilité nécessaire pour réagir efficacement au début de la pandémie.
Question – Quels principaux changements avez-vous constatés au sein de la profession et des firmes comptables au fil des ans ? Et à quoi doit-on s’attendre à l’avenir ?
Emilio B. Imbriglio – Je suis fasciné de voir à quel point la profession évolue rapidement. Il y a beaucoup de choses que nous faisions il y a 15 ans et que nous ne faisons plus, et encore plus de choses que nous ne faisions pas et que nous faisons maintenant. Et ce sera encore plus vrai dans cinq ans.
La proportion de revenus et de bénéfices provenant de nouveaux services et produits va augmenter. Les processus sont devenus plus automatisés et standardisés et le seront davantage à l’avenir, ce qui assure aux clients un meilleur contrôle des coûts, entre autres.
Les prochaines années seront incroyables. Ça va aller plus vite, plus haut, plus fort, et j’encourage tous les CPA à placer la barre plus haut.