La dernière décennie, marquée par une période de stabilité financière, laisse maintenant place à son lot d’incertitudes. Alors que l’inflation, la hausse du taux directeur et les prix élevés de l’immobilier grugent le pouvoir d’achat des employés et retraités, l’employeur est désormais appelé à la rescousse pour mettre en place des solutions d’épargne optimales pour son personnel.
Mélinda Bastien, associée adjointe en gestion d’actifs et épargne-retraite chez Normandin Beaudry, considère que maintenir une saine diversification est l’une des premières stratégies à envisager en matière de gestion de la santé financière. « Diversifier ses véhicules d’épargne permet de faire face à différentes situations financières, au même titre qu’une saine diversification des placements permet d’affronter différents contextes économiques », explique-t-elle.
Par conséquent, les employeurs doivent réévaluer les solutions d’épargne qu’ils proposent et faire preuve de flexibilité en la matière. « Plusieurs n’offrent que le traditionnel régime enregistré d’épargne-retraite (REER) comme mode d’accumulation pour les cotisations régulières des employés qui donnent droit à la portion d’employeur. Ce véhicule ne répond malheureusement plus aux besoins de l’ensemble du personnel. Le système financier canadien s’est raffiné au cours des 15 dernières années : il est maintenant temps de pousser la réflexion plus loin ! », recommande la spécialiste.
Faire la part belle au CELI
Première piste de solution : les employeurs gagnent à offrir aussi le compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Intégrer ce dernier dans la conception du régime de base permet donc aux employés de verser leurs cotisations régulières dans le CELI ou le REER, ou les deux.
« Le CELI n’est pas suffisamment mis à profit par la classe moyenne canadienne. Pourtant, il offre plus de flexibilité aux épargnants, qui peuvent non seulement y accumuler du rendement à l’abri de l’impôt, mais aussi l’utiliser pour concrétiser des projets, se bâtir un fonds d’urgence et optimiser la planification de leur retraite. Les droits de cotisations se renouvellent à chaque retrait, et chaque retrait demeure non imposable », résume Mélinda Bastien.
Envisager d’offrir le CELIAPP
Voilà une seconde possibilité pour l’employeur qui souhaite se démarquer auprès de ses talents ! Le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) est un régime enregistré qui permet à l’acheteur d’une première habitation d’épargner à l’abri de l’impôt pour acheter ou construire une habitation admissible.
« Le CELIAPP combine en quelque sorte les avantages du REER et du CELI. Il est désormais le véhicule d’épargne le plus avantageux au niveau fiscal. Et le simple fait d’offrir la possibilité à vos employés de cotiser au CELI favorise aussi l’accès au CELIAPP : le transfert du premier vers le second est très avantageux », ajoute-t-elle.
Faciliter l’obtention de conseils financiers indépendants
L’industrie financière est complexe. Les différents acteurs y travaillent sous une multitude de titres professionnels. Et de nouveaux acronymes émergent à l’occasion, ce qui ajoute aux options à soupeser par les épargnants. Or, cette ambiguïté sur les types de services offerts décourage parfois l’investisseur à consulter. Pire encore, elle peut susciter de la méfiance.
En plus de s’ouvrir aux autres solutions d’épargne offertes, l’employeur peut aussi contribuer à améliorer l’accès des employés et des retraités à des ressources impartiales et indépendantes en matière de conseils financiers. « Ce type de services permet aux personnes de mieux comprendre leur situation financière et de se sentir en confiance », constate Mélinda Bastien sur le terrain.
Et les enjeux sont grands pour ces épargnants, qui accumulent parfois depuis 30 ou 35 ans des sommes importantes dans des régimes d’épargne mis en place par l’employeur. « L’heure du décaissement sonnera éventuellement. Et de nouvelles responsabilités — investir avec le bon niveau de risque pour un décaissement optimal et gérer le risque de longévité, à titre d’exemple — devront être assumées par les retraités. L’employeur peut cependant prévoir le coup pour faciliter la gestion de leurs actifs », enchaîne la spécialiste.
Proposer l’achat de rentes
Depuis longtemps, l’achat de rentes auprès des compagnies d’assurance est un outil de gestion du risque très répandu pour les régimes de retraite à prestations déterminées (RRPD). « Dans le même ordre d’idées, on voit désormais poindre à l’horizon des solutions d’achat de rente individuelle, mais qui regroupent les actifs des individus. Ce type de solution innovante peut d’ailleurs faire partie intégrante de l’offre de rémunération globale des employeurs », rappelle-t-elle.
Par conséquent, une organisation qui offre de combiner différents régimes d’accumulation en cours d’emploi à une possibilité d’acheter une rente viagère au moment de la retraite accompagne ainsi financièrement son capital humain jusqu’au moment de l’après-carrière. Voilà de quoi faire rayonner votre marque employeur et renforcer l’engagement de vos troupes envers l’organisation ! « Le CELI et le CELIAPP peuvent se révéler de puissants outils pour favoriser paix d’esprit et santé financière. Pour les personnes retraitées, la rente permet de compter sur des revenus prévisibles, à l’abri de la volatilité des marchés. Oui, diminuer le stress financier de tout ce beau monde, c’est possible ! », conclut Mélinda Bastien.
Fondée en 1992, Normandin Beaudry joue un rôle de premier plan dans le secteur des services-conseils en actuariat et rémunération globale au Canada. Depuis ses bureaux de Montréal, de Toronto et de Québec, une équipe de plus de 350 personnes sert une clientèle pancanadienne dans les diverses expertises au service de la rémunération globale : retraite, épargne, gestion d’actifs, administration des régimes de retraite, assurance collective, rémunération, santé, performance et communication.
