Économie sociale : 3 avantages de s’approvisionner localement
Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM)|Mis à jour le 12 juin 2024Les entreprises d’économie sociale desservent principalement un marché local, ou régional. Et ça tombe bien ! Plusieurs grandes organisations du Québec souhaitent bâtir un lien privilégié avec ces partenaires d’affaires. Voici quelques-uns des avantages dont vous pourriez bénéficier en vous approvisionnant dans votre propre cour.
1- Miser sur une plus grande résilience
Se tourner vers l’économie sociale, c’est assurément un moyen à envisager pour développer une plus grande résilience dans un contexte incertain. « Au cours des trois dernières années, nous avons vécu une pandémie, l’inflation galopante et l’accroissement des inégalités. Face à ces grands défis, l’économie sociale est l’une des solutions qui contribuent à une société plus inclusive, plus durable et plus solidaire. L’économie sociale a répondu présente face aux enjeux des dernières années. Et elle continue de le faire aujourd’hui », déclare Édith Cyr, présidente du Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM).
L’achat local vient évidemment réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers. Les retards de livraison, les problèmes de transport : voilà une variable de moins dont il faut tenir compte lorsque vient le moment de gérer vos stocks. En faisant le choix de l’achat local, vous optimisez le contrôle de vos intrants et vous réduisez les coûts liés à la bonne gestion de votre chaîne d’approvisionnement. « Et en faisant le choix de l’économie sociale, vous achetez un produit et un service à proximité, certes, mais votre décision entraîne aussi des retombées positives dans la communauté », renchérit Anyle Côté, directrice générale du CESIM.
À titre d’exemple, pour préparer le réseau électrique de demain, Hydro-Québec doit s’assurer de compter sur une chaîne d’approvisionnement robuste. La société d’État souhaite compter sur une logistique plus locale. Les fournisseurs d’ici peuvent lui offrir une meilleure prévisibilité que les fournisseurs étrangers. Pour détenir un avantage concurrentiel important, déterminez vous aussi dès maintenant les composants indispensables à votre propre chaîne de production et regardez ensuite si des entreprises d’économie sociale sont en mesure de les fabriquer. Vous pourriez être surpris du résultat !
2- Minimiser votre impact sur l’environnement
L’approvisionnement local a par ailleurs l’avantage de réduire l’empreinte environnementale des entreprises d’ici. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont moindres lorsque l’on opte pour des circuits courts et que l’on évite par le fait même le transport de marchandises sur de très longues distances.
Chose certaine, les entreprises qui font le choix de favoriser l’achat local, responsable et auprès de l’économie sociale ne font pas que minimiser leur impact sur l’environnement : elles contribuent également à renforcer le mouvement. Par exemple, les achats effectués par la Ville de Montréal totalisent plus de 2,8 milliards de dollars par année : une somme colossale qui permet de jouer un rôle stratégique, d’autant plus que la valeur des contrats octroyés de gré à gré par la métropole, année après année, se situe autour de 600 millions de dollars.
« Nous sommes en mesure d’adapter nos politiques d’approvisionnement afin de soutenir une économie verte et inclusive. Les achats municipaux sont un levier favorable au développement économique sur le territoire », constate ainsi France Doire, chargée d’expertise et de pratique principale, approvisionnement responsable pour la Ville de Montréal.
3- Se rapprocher de votre communauté
L’approvisionnement auprès de l’économie sociale est un excellent moyen de tisser des liens au sein de votre communauté. Soutenir une entreprise d’économie sociale, c’est aussi faire le choix de favoriser des emplois de qualité et de contribuer à la fierté du quartier. Votre organisation a d’ailleurs la chance d’établir un lien durable avec de véritables partenaires d’affaires, situés souvent à quelques minutes de marche ou à quelques stations de métro…
Cette proximité est le gage d’une communication plus directe entre les deux organisations. « Ces partenariats ont un impact réel dans la communauté : c’est une façon simple de s’engager dans la collectivité. Quelle satisfaction de discuter avec des employé.e.s d’une entreprise locale croisé.e.s dans le quartier ! », constate sur le terrain Jonathan Girard, directeur, approvisionnement biens et services pour Énergir.
La Société des alcools du Québec (SAQ) est d’ailleurs à l’origine d’une initiative locale des plus intéressantes pour favoriser le bien-être de la communauté. En collaboration avec la Cuisine collective d’Hochelaga-Maisonneuve (CCHM), depuis l’an dernier, une serre et une ferme agricole se sont installées sur le terrain de son siège social afin d’apporter une solution en sécurité alimentaire au sein du quartier et les résultats sont impressionnants. Un total de 4,3 tonnes de fruits et légumes ont été récoltés grâce à une serre de 530 m² en activité 10 mois par année et Le potager permet de cultiver une variété de 40 fruits et légumes… « Le modèle adopté par notre ferme met en place de nouvelles pratiques pour avoir un impact positif sur la communauté, dans des HLM, au cœur d’un désert alimentaire et auprès de poches de pauvreté de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Nous souhaitons ainsi développer un système alimentaire collectif, local et inclusif. Ce projet est aussi fédérateur, car les employé.e.s de la SAQ sont engagé.e.s et nous offre de leur temps lors d’activités de bénévolat. », explique Benoist de Peyrelongue, directeur général de cette entreprise d’économie sociale qui a pour mission de favoriser la sécurité alimentaire et l’insertion socioprofessionnelle
« Cette façon différente de faire de l’économie met l’humain au cœur des décisions, privilégie le bien commun et les besoins des collectivités. L’économie sociale, c’est une entreprise locale qui répond à une mission sociale. C’est une économie qui rayonne encore plus large, car chaque dollar d’achat investi dans une entreprise collective a des retombées équivalentes dans la communauté », conclut Anyle Coté.
Voilà donc plusieurs arguments de poids en faveur de l’économie sociale.
Le CESIM est l’instance montréalaise de développement en matière d’économie sociale. Sa mission est de faire rayonner et d’amplifier ce mouvement, de promouvoir et de soutenir l’émergence, le dévelop-pement et la croissance d’entreprises et de projets d’économie sociale, en favorisant la concertation et les partenariats avec les acteurs locaux.