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Comment estimer la probabilité d’occurrence d’un risque éthique ?

Praxie|Mis à jour le 03 septembre 2024

On définit un risque éthique comme une situation où un·e représentant·e de l’entreprise (employé·e, membre de la direction et du conseil d’administration) adopte un comportement incompatible avec les principes éthiques de celle-ci. Comme il existe un nombre important de ce type de situation (corruption, harcèlement, conflit d’intérêts, etc.), on doit les prioriser en leur attribuant une cote d’importance. En gestion de risque, cette attribution repose sur deux facteurs, soit l’amplitude du risque — les conséquences s’il se réalise, et sa probabilité d’occurrence —, soit les chances qu’il se réalise. Concentrons-nous sur ce dernier facteur en nous demandant comment on peut déterminer la probabilité qu’un·e représentant·e de l’entreprise en vienne à ne pas respecter les principes éthiques de celle-ci.

Tout d’abord, soulignons qu’en gestion de risque, la détermination de la probabilité d’occurrence doit reposer sur l’hypothèse que rien n’est fait dans l’entreprise pour influencer les comportements de ses représentant·es. Cette hypothèse est nécessaire si on veut générer des constats qui permettront par la suite de valider la pertinence et la suffisance des mesures mises en place pour justement diminuer cette probabilité.

Pour déterminer la probabilité d’occurrence d’un risque éthique, la compréhension de la nature humaine est d’une grande utilité. Lorsqu’une personne se retrouve devant l’occasion de commettre une inconduite sur le plan éthique, deux forces contraires influenceront sa décision : le gain qu’elle obtiendra si elle commet l’inconduite et, le cas échéant, l’intensité des torts que subiront les victimes.

Une personne peut obtenir plusieurs avantages à adopter une inconduite sur le plan éthique. Ces avantages peuvent être d’ordre financier ou matériel. L’inconduite peut aussi lui permettre d’être plus efficace, d’atteindre des objectifs personnels, d’obtenir la reconnaissance de ses pairs, voire de favoriser sa progression de carrière. La personne peut également rechercher le plaisir, la vengeance ou le pouvoir. Elle pourrait même vouloir favoriser le succès de l’entreprise. Plus l’inconduite procurera à la personne ou à son entreprise ces avantages, plus la probabilité qu’elle adopte l’inconduite sera grande.

Concernant les torts que subiront les victimes, plus ils seront qualifiés d’intenses par la personne, moins il y a de chance qu’elle adopte l’inconduite. Généralement, on n’aime pas causer de torts aux autres. Ce que l’on doit toutefois avoir en tête, c’est que certaines caractéristiques des risques éthiques peuvent influencer l’évaluation de cette intensité. À titre d’exemple, si la personne n’est pas proche des victimes, s’il n’existe pas de consensus social sur la gravité des torts, ou encore, si les torts vont se réaliser dans un avenir lointain, la personne aurait tendance à sous-estimer leur intensité. Pour déterminer adéquatement la probabilité d’occurrence des risques éthiques, il importe donc de bien documenter les avantages que les représentant·es de l’entreprise pourraient obtenir en adoptant ces inconduites et de vérifier la présence de caractéristiques pouvant influencer leur évaluation de l’intensité des torts que subiront les victimes.

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