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Diriger, entre compétence et leadership

HEC MONTRÉAL - ÉCOLE DES DIRIGEANTS|Mis à jour le 12 juin 2024

On perçoit souvent mal les aptitudes, les attitudes et les compétences essentielles à l’exercice efficace du rôle de PDG d’entreprise ou d’organisation. Pour sa part, Alain Batty le sait bien, lui qui fut président de Ford Canada de 2001 à 2004. Le dirigeant d’expérience a engrangé, au fil des années passées au sein de nombreux conseils d’administration, une riche et vaste expérience. Mais surtout, M. Batty s’est forgé une idée bien précise de ce que devrait être le rôle du capitaine de tout navire organisationnel. En prélude à son passage à l’École des dirigeants de HEC Montréal en novembre prochain pour animer sa formation de deux jours intitulée Le leadership stratégique, passez de gestionnaire à PDG, nous avons rencontré M. Batty afin d’en savoir plus sur les fondamentaux nécessaires à l’exercice de cette fonction clé qu’est celle de premier dirigeant.

École des dirigeants : Estimez-vous que nos entreprises et nos organisations préparent bien les candidats aux postes supérieurs de direction?

Alain Batty : Pour répondre de manière positive à votre question, les personnes qui accèdent à des postes de direction et qui progressent vers des positions de leadership doivent acquérir une expérience et la démontrer sans arrêt, car la compétence sera toujours requise. Ils doivent acquérir une certaine légitimité, et à partir d’un certain moment, démontrer des qualités de leadership. Dans les très grandes organisations dans lesquelles j’ai évolué, on identifie tôt ces personnes qui ont ce profil dont je viens de parler, qui montrent de la compétence et de la détermination. On leur fait acquérir de l’expérience, notamment à l’international, ou en passant dans d’autres fonctions de l’entreprise, afin qu’ils développent une compréhension du fonctionnement de l’entreprise. Donc, je dirais qu’on fait plutôt bien les choses à ce chapitre.

École des dirigeants : Avec le nouveau contexte d’affaires dans lequel nous évoluons aujourd’hui, avez-vous constaté une évolution à l’égard du rôle de dirigeant. Est-ce que ce rôle est plus facile? Moins facile aujourd’hui?

Alain Batty : Les règles du jeu ont changé, mais elles demeurent les mêmes pour tous. Je crois que, quelle que soit l’évolution du contexte, une chose demeure importante, et c’est la présence de ce que les Américains appellent an equal plain field. Que les nouvelles technologies de l’information soient là, bien sûr! Elles sont là pour tout le monde! Et dans le monde dans lequel nous vivons, qui demeure pour l’essentiel libéral et fluide, il n’y a pas d’élément discriminant qui demeure bien longtemps. Cela nous ramène donc à la question de savoir ce qui fait la différence entre une entreprise performante et une qui ne l’est pas. Et on revient également à l’idée de départ : les entreprises performantes ont des leaders visionnaires, qui savent convaincre, qui montrent la voie et qui forment autour d’eux des gens compétents et motivés.

École des dirigeants : Si vous aviez un ou deux conseils à donner à toutes celles et à tous ceux qui aspirent à la haute direction d’une entreprise ou d’une organisation, comment formuleriez-vous la chose?

Alain Batty : Si on doit choisir à travers le pool de candidats aux postes de direction, et à compétence égale, il faut que l’on ait pu observer chez ces derniers, et ce tout au long de leur carrière, le fait qu’ils font passer le bien de l’organisation avant leur bien propre. Est-ce que cette personne possède la légitimité, en termes de compétences? Est-ce qu’on observe chez ces candidats des qualités de leadership? On ne place pas dans ces postes clés des personnes qui ne sont pas des leaders. Car leur rôle sera de faire cascader la stratégie de l’organisation, qu’elle soit adoptée et comprise par les personnes aux échelons inférieurs de l’organisation.

École des dirigeants : Au bénéfice des participants qui viendront vous rencontrer en novembre prochain, quelles sont les idées maîtresses qui seront abordées lors de votre formation de deux jours?

Alain Batty : Ce que l’on doit retenir, et j’en suis personnellement convaincu, c’est que le métier de PDG s’apprend. On peut devenir PDG! Et l’objet de ce séminaire, c’est d’aider les participants à comprendre qu’entre le rôle de gestionnaire et celui de haut dirigeant, il y a un monde : c’est le monde du leadership. Comment effectuer cette délicate transition entre la gestion et le leadership? Quelles sont les questions essentielles au leadership à ce niveau de l’organisation? Voilà deux thèmes qui sont abordés avec les participants lors du séminaire. C’est avec plaisir que je partage avec les participants toutes les pratiques qui ont été les miennes dans mes positions de leadership. Chacun y trouvera de quoi se constituer une boîte à outils et pourra étalonner ses propres pratiques!

Et si les moments de doute sont nombreux dans la vie d’un capitaine d’entreprise, les moments de solitude le sont tout autant. Ne ratez pas l’occasion de réfléchir et de partager, en compagnie d’Alain Batty et d’autres dirigeants et aspirants dirigeants, les précieuses leçons de cette nouvelle formation de deux jours portant sur l’exigeant rôle de dirigeant d’entreprise ou d’organisation. Vous y trouverez sans aucun doute, matière à grandir et à faire progresser du coup votre organisation!

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