Réussir la conciliation famille-travail : Germain Hôtels mise sur le gros bon sens
l’Observatoire des tout-petits|Mis à jour le 12 juin 2024La conciliation famille-travail représente un stress pour près de 40 % des mères et 23 % des pères d’enfants de moins de 5 ans, selon le plus récent Portrait annuel de l’Observatoire des tout-petits. Comment peut-on leur faciliter la tâche ?
Marie Pier Germain, directrice régionale et directrice du design des hôtels chez Germain Hôtels, explique comment son organisation s’adapte à ses employés tout en maintenant l’excellence auprès de ses clients.
Quelle est votre vision de la conciliation famille-travail ?
Pour nous, cela va de soi. Accommoder le contexte personnel des employés fait partie de la vie d’une entreprise. Certains ont des enfants, d’autres s’occupent de parents malades. Comme employeur, c’est important d’être à leur écoute et de les aider à surmonter les défis qu’ils rencontrent.
Comment cette conciliation se vit-elle chez Germain Hôtels ? Quelles mesures avez-vous mises en place ?
Nous n’avons pas de politique écrite, c’est plutôt du « gros bon sens » ! Nous avons instauré des horaires flexibles pour les employés de bureau et pour l’équipe d’entretien ménager qui, auparavant, avaient des quarts de travail fixes. Les préposés au confort composent ainsi plus facilement avec leurs obligations personnelles, la planification étant établie une semaine à l’avance. Nous offrons également des solutions sur mesure. C’est le cas d’une jeune maman qui n’avait plus la disponibilité nécessaire pour occuper son poste dans l’évènementiel. Elle a pu changer de département et bénéficier d’horaires adaptés. Nous cherchons toujours à améliorer nos façons de faire.
Ces mesures ont-elles une influence sur le recrutement, sur la rétention du personnel, sur le roulement de personnel ou même sur votre réputation en tant qu’employeur ?
J’espère que cela contribue à faire une différence ! Cela dit, nous devons continuellement innover, car notre industrie est touchée par la pénurie de main-d’œuvre. Dans cet esprit, la flexibilité que nous offrons n’est d’ailleurs pas réservée aux parents, mais vise à concilier vie personnelle et professionnelle de l’ensemble de nos employés.
Constatez-vous des effets bénéfiques sur le niveau de stress et la qualité de vie des employés ?
Nos sondages internes sont plutôt positifs. C’est aussi une question de respect : nous faisons en sorte que nos employés quittent leur travail l’esprit tranquille, qu’ils ne se sentent pas mal s’ils doivent partir à 16 h, par exemple.
Un sondage du Réseau pour un Québec Famille révèle que, même lorsque des mesures de conciliation famille-travail existent dans l’entreprise, beaucoup hésitent à s’en prévaloir, notamment parce qu’ils craignent le jugement de leurs supérieurs. Chez Germain Hôtels, que faites-vous pour lutter contre ce problème ?
Nous sensibilisons nos gestionnaires, tout en encourageant l’écoute et l’audace. En leur donnant la latitude d’essayer des choses, ils prennent de belles initiatives. C’est un travail d’équipe !
Selon vous, comment pouvons-nous agir, collectivement, pour que l’équilibre famille-travail devienne la norme pour les travailleurs, pour les employeurs et auprès de nos élus ?
Par l’exemple que les gens donnent, par les choix qu’ils affichent. Voir une députée enceinte se présenter aux élections, c’est un symbole très fort. Chacun doit pouvoir trouver la zone de conciliation dans laquelle il se sent à l’aise.
Pour faire bouger les choses à cet égard, quel rôle peuvent jouer les entreprises ?
Il faut notamment déconstruire l’idée reçue selon laquelle un parent qui veut être présent auprès de ses enfants n’a pas d’ambition. Un changement de mentalité doit s’opérer pour accommoder ceux qui souhaitent accéder à des responsabilités. Pour garder leur personnel, les organisations ont tout intérêt à revenir sur certaines pratiques devenues archaïques.
Comment envisagez-vous l’évolution de la conciliation famille-travail dans les prochaines années chez Germain Hôtels ? Et dans la société en général ?
Avec la mise en place de mesures gouvernementales comme le congé parental ou les garderies, on a déjà fait de grands pas comme société, mais il faut continuer… En ce qui nous concerne, nous avons encore du chemin à faire en ce qui a trait à la flexibilité, notamment pour nos équipes à la réception.
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L’Observatoire des tout-petits souhaite contribuer à placer le développement et le bien-être des enfants au cœur des priorités de la société québécoise. Il regroupe les données les plus rigoureuses concernant les enfants de 0 à 5 ans et suscite le dialogue autour des actions collectives nécessaires.