Face aux enjeux environnementaux, le numérique est vu à la fois comme une des sources du problème et une partie de la solution. Si sa croissance exponentielle interroge sur sa capacité à être soutenable, il offre des pistes innovantes pour repenser et optimiser les usages. On pense aux systèmes de modélisation de plus en plus poussés des scénarios climatiques, ou au pilotage en temps réel des réseaux électriques intelligents (smart grids) pour ajuster la consommation à la demande énergétique. Des secteurs clés comme l’agriculture ou les transports bénéficient aussi grandement des outils numériques dans la poursuite de leurs objectifs ambitieux de durabilité.
Antoine de Saint Exupéry disait en parlant de l’avenir « qu’il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». Un double objectif s’impose alors : mettre à l’échelle les innovations technologiques tout en mesurant leur impact de manière transparente. Et parmi les acteurs moteurs de la révolution numérique, c’est peut-être l’industrie infonuagique qui a effectué les progrès les plus probants ces dernières années en matière d’innovation verte.
Innovation continue
Les avantages écologiques de la technologie infonuagique sont désormais bien documentés. Fondé sur des technologies de virtualisation qui optimisent le partage des ressources informatiques, le cloud permet de réaliser des économies d’énergie en augmentant l’utilisation des serveurs. Celles-ci ont été estimées dans plusieurs études, notamment celles du Lawrence Berkeley National Laboratory qui a estimé que si tous les utilisateurs américains déplaçaient leur courrier électronique, leurs outils de productivité et leurs logiciels de gestion de la relation client vers le cloud, l’empreinte énergétique primaire de ces applications serait réduite de 87 %.
L’agence internationale de l’énergie a quant à elle conclu que les gains d’efficacité énergétique associés à la transition vers l’infonuagique neutralisaient l’augmentation des niveaux de consommation. En d’autres termes, l’impact environnemental du numérique pourrait être compensé par son potentiel en matière de développement durable.
En tablant sur l’innovation continue, le cloud a fait des progrès conséquents en matière de technologie de refroidissement et d’économie circulaire, pour optimiser la gestion de ses ressources et de sa consommation énergétique. Mieux, les engagements des grandes entreprises du secteur tendent à penser que la neutralité carbone est un horizon atteignable en quelques années.
Des engagements à la hauteur?
Mesurer son impact carbone de manière exhaustive est un exercice périlleux, et les joueurs phare du secteur infonuagique sont régulièrement épinglés pour leur manque de transparence, notamment sur la prise en compte des émissions du Scope 3. Représentant jusqu’à 90% de leur empreinte carbone, elles concernent les émissions indirectes le long de la chaîne de valeur, comme le transport, les matières premières utilisées pour la fabrication des serveurs ou des centres de données. Depuis 2017, OVHcloud mesure et publie son bilan carbone sur l’ensemble des 3 scopes, dans un effort de minimiser son impact sur toute la chaîne de valeur, y compris celle de ses fournisseurs.
Au-delà de l’innovation qui irrigue durablement l’industrie du cloud, la question de la surveillance est donc cruciale. La mise en place standardisée d’indicateurs permet de mesurer les progrès accomplis, tout en servant de base à la planification des objectifs de durabilité. Ces mêmes indicateurs pourront être partagés en interne avec les collaborateurs, en externe avec les investisseurs, partenaires, clients mais aussi les autorités. De fait, ils sensibilisent toutes les parties prenantes et constituent une donnée environnementale chiffrée illustrant les initiatives de l’entreprise en matière de développement durable.
C’est dans l’optique d’associer son écosystème et de le responsabiliser sur ses usages qu’OVHcloud mettra très prochainement à la disposition de ses clients une calculatrice carbone. Celle-ci leur offrira une compréhension de leur empreinte carbone liée à leur consommation en ressources informatiques, avec l’ambition d’ajuster les usages pour limiter leur impact environnemental.