ESG : 3 lettres pour bonifier votre approche de placement
Patrimoine Richardson|Mis à jour le 12 juin 2024Et si le fait d’attribuer une certaine pondération de votre répartition d’actifs aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) était l’une des solutions à envisager pour rendre un portefeuille plus résilient ? Francis Sabourin, gestionnaire de portefeuille et conseiller en placement pour Patrimoine Richardson Limitée, s’en dit convaincu.
« Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) permettent non seulement d’investir dans des sociétés qui œuvrent en adéquation avec vos valeurs et vos convictions, mais aussi de limiter certains risques auxquels vous seriez exposé en tant qu’actionnaire », explique-t-il. Coup d’œil sur trois petites lettres qui peuvent faire une différence appréciable en portefeuille.
Facteurs environnementaux (E)
Ce premier critère a assurément un impact lors de l’évaluation d’une occasion de placement. Par exemple, une infraction en lien avec les lois gouvernementales en matière d’environnement pourrait entraîner une amende salée pour la société dont les pratiques ne sont pas exemplaires. Qui ne se souvient pas de la marée noire du 20 avril 2010 et de son impact financier sur les sociétés pétrolières impliquées dans la plateforme Deepwater Horizon ?
Alors, les entreprises que vous considérez pour un investissement potentiel s’engagent-elles à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), à lutter contre les changements climatiques et à optimiser leur consommation d’eau ? « Les portefeuilles carboneutres gagnent en popularité », constate d’ailleurs sur le terrain Francis Sabourin.
Les obligations vertes attirent aussi l’attention. « Ce sont des titres de créance émis pour emprunter des capitaux qui sont ensuite affectés à des projets comportant des avantages tangibles sur le plan de l’environnement. Leur fonctionnement demeure identique à celui d’une obligation traditionnelle », résume-t-il.
Facteurs sociaux (S)
Quant aux facteurs sociaux (S), ils font généralement référence à l’engagement au sein de la collectivité. « Les entreprises sélectionnées à des fins d’investissement sont alors reconnues pour respecter les droits de la personne, favoriser la santé et la sécurité au travail de leurs travailleurs et entretenir de bonnes relations avec les consommateurs », dit Francis Sabourin.
Les effets potentiels des facteurs ESG ne sont pas comptabilisés aux états financiers, mais ils peuvent néanmoins entraîner des conséquences monétaires pour l’organisation lorsqu’ils surviennent. Un coûteux recours collectif pourrait ainsi couler l’encaisse d’une société aux reins moins solides et faire plonger le cours de l’action.
Plusieurs PME jonglent présentement avec une pénurie de main-d’œuvre. Une entreprise qui n’investit que très peu dans le bien-être de ses ressources humaines pourrait éventuellement faire face à un enjeu de fidélisation du personnel et de productivité au travail. Deux conséquences dont l’incidence négative pourrait venir charcuter le rendement obtenu par l’actionnaire. À l’inverse, les organisations qui agissent tels des premiers de classe à ce chapitre verront leur rentabilité rehaussée.
Facteurs de gouvernance (G)
Il est aussi possible d’investir dans des sociétés qui se démarquent pour leurs saines pratiques de gouvernance (G). « Celles-ci encouragent notamment la diversité et la parité au sein des conseils d’administration. Le leadership au féminin est l’une des tendances fortes que je constate dans cette thématique. » D’autres facteurs font référence à la rémunération des dirigeants, aux droits des actionnaires et à la protection de la vie privée.
L’ajout de critères ESG bonifie donc l’analyse financière habituellement effectuée avant tout placement. « S’exposer aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance est un autre moyen de changer la dynamique de votre portefeuille. Et plusieurs produits non traditionnels liquides épousent désormais cette philosophie », conclut l’expert.